Le désaveu de la politique irakienne du président George W. Bush par un nombre croissant d'élus républicains inquiète la Maison-Blanche, qui s'efforce de limiter les défections et d'allumer des contre-feux. Bien que l'état-major du parti présidentiel au Congrès affiche encore sa loyauté, plusieurs élus influents n'hésitent plus à attaquer la politique de Bush. “Mettre plus de militaires américains au milieu d'une guerre civile confessionnelle, je ne crois pas que ce soit ni sage ni responsable, cela ne va pas régler le problème”, a déclaré jeudi le sénateur républicain, Charles Hagel. M. Hagel s'est associé à une proposition de résolution démocrate déposée mercredi au Sénat et déclarant le renforcement des effectifs militaires annoncé la semaine dernière par M. Bush “contraire à l'intérêt national des Etats-Unis”. La semaine dernière, il avait qualifié l'initiative présidentielle de plus grave erreur de politique étrangère depuis la guerre du Vietnam. “L'Irak est en proie à l'anarchie, à la guerre civile et (...) Je crois qu'ajouter des troupes américaines là-dedans ne va pas régler le problème, cela va l'aggraver”, a-t-il dit jeudi sur la chaîne de télévision Fox. M. Hagel n'est pas le seul républicain à épouser la position de l'état-major démocrate : sa collègue Olympia Snowe s'est associée au projet de résolution sénatoriale, et au moins cinq autres des 49 sénateurs du parti présidentiel ont durement critiqué le nouveau plan Bush.