D'ici à quatre ans, les Oranais vont pouvoir atteindre Alger en 4h. Et par route ! Aujourd'hui, plus de six longues heures sont nécessaires pour arriver à bout des “très risqués” 435 km qui séparent les deux grandes métropoles du pays. C'est ce que retiennent le plus les automobilistes du mégaprojet d'autoroute Est-Ouest. Autres grands gagnants : les 30 000 emplois temporaires qui seront directement créés rien qu'à l'Ouest. Les deux grands pôles algériens, Alger et Oran, seront, enfin, reliés par une autoroute. C'est le rêve que caressent en tout cas, les millions d'usagers de la route depuis 40 ans. Cette liaison rapide va pour l'essentiel suivre le tracé de la vieille nationale qui rallie Oran à la capitale. “Le relief est plat. Le tracé ne nécessite aucun tunnel. Aucun problème d'expropriation des terrains ne sera également posé dès lors que les terrains appartiennent à l'Etat”. Et tous les voyants sont au vert, nous dit un cadre de la Direction des travaux publics (DTP). Et là on réalise aisément que la transaction foncière entre les services domaniaux et l'Agence nationale des autoroutes ne devrait pas être compliquée. La pose du ruban de bitume autoroutier sera moins coûteuse, à l'Ouest du moment que le relief est loin d'être accidenté. Le tracé, qui liera Relizane à Sidi Bel-Abbès, contournera l'épicentre de la métropole oranaise et n'offrira qu'une pénétrante vers Oued-Tlélat, petite agglomération du sud d'Oran. Une bretelle de liaison sera créée entre cette future méga-infrastructure et le 4e boulevard périphérique d'Oran, rocade qui s'étend sur 22 km appelée à être livrée dans deux mois. Bref, la métropole de l'Ouest sera bel et bien desservie par la fameuse autoroute Est-Ouest. L'autre variante est bien entendu, son raccordement avec la cinquième rocade dont le projet vient d'être inscrit à Alger. Mais là, l'étude n'a pas dépassé le stade de l'inscription administrative. Le tracé, qui s'apprête à prendre forme sur la planche des urbanistes, proposera donc de multiples variantes. Une sorte de fuseau en forme d'endive : un giratoire qui constituera le tronçon reliant Relizane à Sidi Bel-Abbès. Ce tronçon ouest (359 km) qui sera réalisé par le groupement chinois Citic/Crcc, coûtera certes, près de 258 milliards de dinars, mais il est qualifié de “stratégique et vital”, puisque 95% du transport de marchandises s'effectuent par camions. CHERIF LAHDIRI