Dans un communiqué rendu public hier, le Parti des travailleurs n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le MPPI, le SGP et le CPE pour lesquels l'Etat est interpellé afin de carrément les supprimer. Pour le parti de Louisa Hanoune, qui rejoint les conclusions des experts de l'UGTA à ce sujet, il est temps de mettre un terme aux privatisations, le gel de l'accord d'association avec l'Union européenne “qui programme la désertification industrielle et agricole de notre pays”. Pour cela, il préconise la définition d'un budget conséquent pour le secteur de l'industrie et la réhabilitation des missions et responsabilités des ministères. Le PT commente que ces structures créées avec pour mission de tout privatiser, quelles que soient les conséquences sur le plan économique et social, ont pris des décisions ravageuses pour l'économie nationale. Leur dissolution s'avère, selon la même source, un préalable à toute politique industrielle visant à créer durablement des richesses, à préserver les 600 000 emplois permanents existants et à en créer d'autres. Pour le PT qui considère que dans le cadre de l'après-pétrole, la création d'un ministère de l'Economie et d'un ministère de la Planification “matérialiserait l'amorce de la réhabilitation de l'Etat comme puissance publique, soucieuse de résoudre les problèmes qui menacent l'existence de l'industrie algérienne et d'assurer l'avenir des générations futures par une utilisation des recettes des hydrocarbures efficiente en impulsant une politique économique hardie au service de l'épanouissement du pays”. Le communiqué ajoute qu'une telle rupture avec le désengagement de l'Etat, “qui a induit des catastrophes dont le pillage gigantesque des fonds publics et d'autres acteurs, implique un bilan des réformes économiques et de la privatisation-dissolution des entreprises depuis 1995 et le retrait immédiat des décisions de privatisation de banques publiques, secteur névralgique et de souveraineté au même titre que les hydrocarbures.” Le PT ne manque pas de critiquer la généralisation de la sous-traitance par des entreprises et institutions publiques dans des activités sensibles touchant à la sécurité, la maintenance et l'hygiène, considérant que les normes sont dans ce cadre violées par les sous-traitants “pour qui seul le profit compte”. Pour ce même parti, il est impératif d'annuler des décisions de motivation de l'ORLAC et autres laiteries publiques. Pour ce qui est du dossier des disparus, le PT tire la sonnette d'alarme au sujet des familles des disparus confrontées à des pratiques douteuses et inacceptables lors des démarches qu'elles effectuent auprès des différentes instances. “La persistance d'une telle situation accentue la décomposition sociale, ce qui ouvre la voie aux provocations et manipulations à la veille d'un rendez-vous électoral et au moment où l'opposition de l'Etat à l'installation de bases américaines au Sud appelle davantage de cohésion sociale et nationale”, conclut le communiqué. Ali farès