Des taudis qui enlaidissent le cadre de vie poussent comme des champignons, notamment dans les quartiers de Theniet El Mekhzen et Ben Smara. Au moment où une lutte sans merci est lancée dans plusieurs wilayas pour l'éradication de l'habitat précaire, la vallée du M'zab, cette région du Sud, pourtant à vocation touristique, enregistre une nette prolifération de ces habitations. Un phénomène qui semble prendre de l'ampleur ces dernières années dans la majorité des régions du sud du pays. En effet, dans les quartiers de Theniet El Mekhzen et Ben Smara à Ghardaïa, des dizaines de familles sont entassées dans ces habitations de fortune faites d'un ramassis de pièces métalliques, de planches récupérées et de pierres. Avec leurs enfants en bas âge, ils vivent dans des conditions que l'on peut facilement qualifier d'extrêmes. Insalubrité, précarité, insécurité et surtout instabilité font l'essentiel de leur quotidien. Un père de famille occupant un taudis dans le bidonville, nous a surpris par ses propos en indiquant qu'il n'est pas propriétaire mais locataire. Au quartier El Quertine, au moins six familles ont installé un lot d'habitations précaires. Un point noir qui constituerait, dans un avenir proche, un vaste bidonville si les élus et les autorités locales ne venaient pas à prendre en charge ce dossier. Sensibilisés à ce sujet, les élus auraient demandé l'année dernière d'allouer une enveloppe financière conséquente à l'éradication de l'habitat précaire et des constructions illicites à Ghardaïa, pour reloger les vrais nécessiteux dans des logements décents. Pour régler le problème crucial de l'occupation illicite, par des particuliers des terrains domaniaux, la prise en charge de ce dossier nécessite, dit-on, l'étude des demandes de logement au cas par cas. Par ailleurs, en l'absence de suivi et de contrôle, des citoyens malintentionnés et sans scrupules n'hésitent pas à construire des habitations précaires de façon illicite et anarchique pour les proposer en location aux pauvres sans-abri à des prix exorbitants. Une pratique qui ne sera pas sans incidences sur l'environnement, la santé et la sécurité du citoyen, ainsi que l'économie locale dans la mesure où Ghardaïa est appelée à réhabiliter une culture touristique sans faille. D'un relief accidenté, les espaces valables situées sur les hauteurs entourant la commune de Ghardaïa paraissent, de loin, des formes carrées et rectangulaires, toutes tracées à la peinture de couleur blanche. Signe d'accaparement des terrains propriété de l'Etat. En sus de l'atteinte à l'environnement et de la violation de la législation en vigueur régissant l'urbanisme, les indus occupants viennent de créer un fléau affectant la santé publique par la réalisation anarchique d'un réseau parallèle des eaux usées avec son lot de risques de maladies à transmission hydrique. A. BOUHAMAM