“Je ne connaissais pas Alger sous cette image”, se plaint Daoudi Medjrab. Nommé à la tête de la cour d'Alger depuis quelques mois, le magistrat s'est fixé comme priorité de restaurer la sécurité dans la capitale en la débarrassant des délinquants de tout acabit. Il est décidé à démanteler les parkings sauvages et à traquer leurs indus occupants. Au cours d'une entrevue hier au siège de la cour, il a exhibé quelques photos d'aires de stationnement aménagées en toute illégalité, avec des barres de fer plantées à même le sol. Pour M. Medjrab, une telle anarchie n'est plus autorisée. Avant-hier, il a adressé une convocation aux procureurs de la République de tous les tribunaux de la capitale, les invitant à une réunion au cours de laquelle des instructions leur seront données pour le démantèlement des parkings sauvages. De leur côté, les magistrats auront pour tâche de répercuter les mesures décidées auprès des services de police et des collectivités locales. La police procédera ainsi à l'arrachage des barres de fer et des chaînes qui encadrent par endroits des trottoirs et des parties du macadam. Les gardiens illégaux pris en flagrant délit seront interpellés et soumis à des examens de situation. Le procureur général déplore l'existence d'un vide juridique en ce qui concerne la sanction des squatteurs. “Nous devons penser à l'élaboration d'un texte”, préconise-t-il. Il existe des milliers de parkings sauvages à Alger. Tentant de reprendre les choses en main, les mairies ont réfléchi à la possibilité de regrouper des jeunes au sein de coopératives. Dans certaines localités, des badges ainsi que des tickets de paiement ont été distribués. Mais force est de constater que même les alentours des administrations publiques sont accaparés par une horde de délinquants ou de désœuvrés qui font la loi. Souvent, les gardiens sont des voleurs, parfois des repris de justice. Munis de gourdins, ils effarouchent les automobilistes. S. L.