Malgré les rumeurs faisant état pendant des années d'un dépôt de fonds important de la Sonatrach à El Khalifa Bank, il semble que les dirigeants de la compagnie nationale des hydrocarbures et de certaines de ses filiales aient été beaucoup plus “prudents” qu'il n'a été rapporté. C'est ce qui ressort du témoignage de Akli Tazart, l'ancien directeur général de l'entreprise Génie civil et bâtiment (GCB), filiale de la Sonatrach, jeudi, au niveau du tribunal criminel près la cour de Blida. Approché par les responsables de l'agence d'El-Harrach d'El Khalifa Bank, qui lui offraient un taux d'intérêt de 14% pour un dépôt de 1,5 milliard de DA, il a demandé “conseil” aux dirigeants du groupe SH en novembre 2001. Ces derniers lui ont affirmé n'avoir effectué aucun dépôt auprès de KB. “Ils ont fait preuve de prudence. Le P-DG ne voulait pas”, dira Akli Tazart. C'est sur ces mêmes conseils que la GCB n'a pas fait de placements auprès de KB malgré les taux d'intérêt mirifiques. Arguments avancés par ses bons “conseilleurs”, la “jeunesse” de la banque et l'absence de comptes et de bilans certifiés. “Ils m'ont conseillé d'être prudent, ils ne connaissaient pas la banque”. Le DAT de 1,5 milliard de DA placé par la GCB à la BEA est resté dans les coffres de la banque publique. Aucun placement n'a d'ailleurs été effectué par l'entreprise. Les responsables de l'agence ont toutefois envoyé des cartes de thalassothérapie à Sidi-Fredj au DG et au directeur des finances de la GCB. Ses propos ont été confirmés par Mohamed Saïd Aouimer, directeur financier de la GCB. Il a lui aussi été contacté par les responsables de KB, qui lui ont aussi offert une carte de thalasso. La CGB a toutefois préféré, selon lui, “maintenir ses fonds à la BEA”. Un choix qui se révélera, pour le PG, on ne peut plus judicieux. Il n'en est pas de même pour l'Entreprise nationale des travaux pétroliers (ENTP) qui a perdu 204 millions de DA de placements auprès de KB. S. S.