L'entreprise nationale de distribution en détails de médicaments (Endimed) reprendra prochainement le processus de privatisation de ses agences pharmaceutiques. Après un arrêt qui a duré près de trois ans, l'entreprise va relancer l'opération de cession des 1 045 officines actuellement en activité. L'Endimed, issue en septembre 1997 de la restructuration des ex-Pharms, a été investie d'une double mission. La société devait assurer la continuité de la distribution du médicament par le biais des 1 200 agences qui lui ont été transférées. Elle a été, également, chargée de la cession progressive de ces unités au profit de pharmaciens diplômés conformément à la réglementation en la matière. Les différentes réunions du Conseil des ministres en 1997 ont adopté la décision de mettre en vente 363 pharmacies. Depuis, l'Endimed a mené le processus comme l'exige la loi et la procédure arrêtée par des commissions installées à ce propos. Sur un lot de 363 unités, 132 ont été cédées. Il faut reconnaître que l'Endimed reste la première entreprise qui a pu et su mener à bien l'opération. Le blocage qu'elle (l'opération) a connu est essentiellement lié à la propriété de ces officines, leur situation financière et leur évaluation… Edifiée par l'expérience des premières privatisations, l'Endimed veut mettre en vente des agences totalement assainies. C'est dans ce sens qu'elle a entamé une procédure de régularisation juridique de la propriété de ces structures. Une fois que les titres de propriété lui seront délivrés, l'entreprise lancera la vente du lot restant dont elle détient la jouissance sur le marché par appel d'offres et voie de presse. L'Endimed a, faut-il le rappeler, enregistré des résultats peu satisfaisants au début de ses activités. Son déficit a atteint -215 millions de DA en 2000. “Cela est dû au schéma organisationnel de l'activité de distribution codifiée par la charte de responsabilités élaborée par l'ex-holding Chimie-Pharmacie”, expliquera M. Si Ammour, PDG, de l'Endimed. Celle-ci, en collaboration avec deux de ses “sœurs”, Digromed et Simedal, nées elles aussi de la même restructuration des ex-Pharms, devraient mettre en place une sorte de pôle de distribution du médicament en Algérie. La première est spécialisée dans la distribution de gros et la seconde dans l'importation alors que Endimed est chargée du détail. Chacune de ces sociétés dépendait de l'autre. Cependant, force est de constater que le schéma conçu par le holding a vite montré ses limites. Il a suffi que l'Endimed connaisse un manque d'approvisionnement auprès de Digromed pour qu'elle tombe dans une situation de déficit durant deux années consécutives. En effet, l'entreprise que dirige M. Si Ammour était astreinte de ne s'approvisionner que chez Digromed. Elle s'est retrouvée, de ce fait, victime des difficultés qu'ont connues ses “sœurs” sur le marché, liées entre autres à la stratégie commerciale du secteur privé. En d'autres termes, les officines privées demeurent toujours solidaires entre elles. La pénétration du marché par Digromed s'est avérée de plus en plus une tâche ardue. Dépassée, l'organisation initiale a été aussitôt revue. Les trois entreprises étaient depuis libres de se “ravitailler” en produits pharmaceutiques là où ils sont disponibles sans aucune contrainte. Dès le premier trimestre 2001, l'Endimed s'est adressée à toutes les sources d'approvisionnement locales dont les fournisseurs (locaux), les importateurs, les fabricants… Conséquence : la situation de l'entreprise s'est nettement améliorée. La société est passée d'un état de déficit à un bénéfice de + 245 millions de DA en 2001 et de + 262 millions de DA durant l'exercice de 2002. Son chiffre d'affaires a plus que doublé de 3,9 milliards de DA en 2000 à 6,2 milliards de DA en 2002. “L'autonomie dont a bénéficié notre entreprise nous a valu un franc succès dans nos activités et le bilan est le meilleur témoin”, a tenu à préciser M Si Ammour. “C'est la seule entreprise de distribution relevant du secteur public rentable…”, a-t-il ajouté. B. K.