“Il n'y a pas de problème Temmar-syndicat. Il y a un secteur public qui connaît un processus de déstructuration, il s'agit d'en faire un secteur source de valeur ajoutée et de pouvoir d'achat de nos populations”, affirme le ministre de la Participation dans un entretien au journal La Tribune. Ce n'est pas l'avis de l'UGTA qui ne rate aucune occasion “pour tirer à boulets rouges” sur ce que le syndicat qualifie d'hommes du Président. Et sur ce plan, Temmar a raison de vouloir sortir de ce bras de fer, qui devrait concerner, au premier chef, Benflis. Et pour cause, le ministre de la Participation, selon la réglementation, n'est que le secrétariat du Conseil des participations de l'Etat, présidé par le Chef du gouvernement. “Nous appliquons le programme du gouvernement et les décisions prises en Conseil des ministres, en Conseil de gouvernement et en Conseil des participations de l'Etat. En dehors de ces instances, je ne peux pas prendre de décision, parce que la réforme n'est pas mon affaire personnelle.” Du coup, le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement endosse la paternité du programme de privatisation au gouvernement. Un programme, il est vrai, adopté par le CPE, par le Conseil de gouvernement et par le Conseil des ministres. Selon M. Temmar, Il faudrait plus de 53 milliards de dollars de capitalisation auxquels il faut ajouter un fonds de roulement, effacer la dette, soit au total pas loin de 70 milliards de dollars pour renflouer les caisses des entreprises publiques. “Ce chiffre est supérieur à notre PIB qui est aux environs de cinquante milliards de dollars”, affirme-t-il. La solution serait de “rechercher des ressources de financement ailleurs, auprès du privé national ou international”, en d'autres termes, la privatisation. Temmar confirme que 160 manifestations d'intérêt émanant du privé algérien ont été enregistrées. Mais, alors, pourquoi, n'avoir pas répondu aux sollicitations du privé algérien ? Où se situent les blocages ? Pour rappel, le même privé algérien avait soumissionné lors des premières listes de 89 entreprises éligibles à la privatisation. Des offres ont même été réceptionnées. Mais, plus rien n'a été privatisé depuis. Le ministre de la Participation confirme aussi les divergences au sujet de la mise en place des directoires à la tête des entreprises publiques économiques, qui, pour lui, “peut aboutir dans certains cas à des décisions sous optimales ou même à des blocages de décisions”. Temmar affirme tout de même “se plier” à la décision même s'il exprime “des réserves”. M. R.