Pour le Maroc, c'est l'Algérie qui pousse les Sahraouis et le Front Polisario à refuser le plan d'autonomie proposé par le roi et à maintenir leur revendication d'autodétermination et d'indépendance. Réitéré la semaine dernière, cela participe de la propagande marocaine qui tend à justifier le fait accompli, son impasse, son incapacité à trouver une solution juste, mais surtout son entêtement à compter sur des alliés pour bloquer l'application des résolutions onusiennes par des soutiens aux Sahraouis. L'Algérie est placée en tête de ces soutiens, alors que les votes au sein du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU prouvent que le Sahara occidental bénéficie du soutien d'une majorité de la communauté internationale. Les réactions internationales, notamment la presse anglaise, américaine, espagnole… prouvent cette tendance vers l'autodétermination de la RASD, surtout après sa proposition et le rapport du SG de l'ONU, M. Ban Ki-Moon. Le Financial Time met l'accent sur la persistance de la violation des droits de l'Homme dans les territoires occupés. “La situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés est sérieusement préoccupante… Le peuple sahraoui est non seulement privé de son droit à l'autodétermination, mais également d'une série d'autres droits”, écrit le journal britannique. Et d'avancer que “le rapport (du SG de l'ONU) pourrait embarrasser Rabat dans ses vaines tentatives d'imposer son pseudo plan d'autonomie”. The Guardian réagit de manière encore plus virulente. “Le monde a laissé le Maroc, le perturbateur, se moquer totalement du droit international et de la Charte de l'ONU. La publication du Royaume-Uni reviendra sur l'attitude du Maroc au Sahara et ses manœuvres pour faire retarder le référendum”. “Ils ont essayé d'empiler les rôles des électeurs et quand cela a échoué, ils ont simplement refusé de permettre le vote pour l'autodétermination”, est-il écrit. Et de remonter jusqu'en 1975, l'occupation malgré le verdict de la CIJ, le Maroc a été soutenu par la France et les USA. Alors que “le Polisario a fait une offre très raisonnable qui est en accord parfait avec les résolutions de l'ONU et du droit international”, le journal recommande : “Le Royaume-Uni, l'UE et l'ONU devraient arrêter d'accommoder le Maroc et la France et intensifier la pression sur Rabat. C'est la loi.” L'Espagnol de droite ABC parle de la motion adoptée par le Sénat, votée par la gauche en contradiction avec la position du président du gouvernement, Zapatero. Elle défend le droit des Sahraouis à l'autodétermination. La Suède, par la voie de son MAE, Mme Cecilia Malmestrom, a apporté à partir du Parlement européen son soutien au droit des Sahraouis. La question sahraouie a fait le consensus au sein de la classe politique suédoise, a-t-elle rappelé. Pour sa part, Le Soir de Bruxelles remontera jusqu'à la colonisation et les différentes étapes du conflit en passant par le soulèvement populaire qui dure depuis deux ans. Baudouin Loos estime que “le statu quo ne rassure pas” et que les jeunes Sahraouis, avertit-il, risquent de verser dans le terrorisme. Il faut rappeler enfin que la Tchéquie vient de rejoindre les pays reconnaissant et soutenant la RASD. Djilali B.