RESUME : À leur mariage, ne seront présents que leurs amis. Leurs familles refuseront de venir, désapprouvant leur union. Djo et Samra remarquent que Djaffar est réellement fou de Yasmina. Il l'adore. Yasmina inquiète, cependant, son mari, en lui tenant des propos à double sens… -Sérieuse ? l'interroge-t-il. Tu vas vraiment tenir cette promesse ? - Et comment ! s'écrie-t-elle tout en se concentrant sur la circulation. Je tiens à décevoir tous ceux qui n'ont pas foi en notre union ! Djaffar soupire de soulagement. Pendant quelques secondes, il ignore pourquoi mais il a eu l'impression que la phrase avait un sens caché. Il s'est trompé. Et les jours et les semaines suivants, il oublie complètement le doute qui l'a traversé. Leur vie a pris un cours normal sans pression ni inquiétude. Leurs familles n'ont plus jamais cherché à les revoir. Yasmina, pour ne pas rester les bras croisés, entreprend de rapprocher le salon. Elle ne peut pas espérer se trouver du travail ailleurs. Son casier judiciaire n'est plus vierge. Elle ne veut pas avoir à expliquer pourquoi elle s'est retrouvée en prison. Djohar et Samra sont heureuses à l'éventualité de vivre dans la même ville qu'elle. La chose ne pourra se faire tout de suite. Le temps de revendre et d'acheter leur prendra plus de six mois. Yasmina est heureuse. Cette occupation lui permet de s'épanouir. En ouvrant le salon de coiffure et d'esthétique, non loin de chez elle, elle a où se rendre et où passer du temps. Elle ne s'ennuie plus. Il y a toujours quelque chose à faire, soit au salon soit à l'appartement où vont vivre Djohar et Samra. - Tu passes plus de temps là-bas que chez nous ! lui fait remarquer Djaffar, un jour où il est rentré avant elle. - Il n'y a rien à faire, ici, répond-elle. Tu es tout le temps au travail ! Le seul jour où on est ensemble, c'est le vendredi et parfois ton ami trouve un prétexte pour travailler encore un peu ! Djaffar reconnaît qu'il n'est pas souvent disponible. - Dans quelque semaines, je pourrais prendre un mois de congé et si tu as envie d'aller quelque part, ce sera l'occasion ou jamais ! lui dit-il. Que dirais-tu d'aller à Paris ? Ou à Venise ? - Pourquoi partir si loin pour être ensemble ? réplique-t-elle. On pourrait partir le week-end prochain à Alger ? Ou à Oran ? Tu sais, je ne demande rien d'autre que d'être avec toi ! - OK ! Prépare-toi mercredi à partir pour un week-end à Oran ! Yasmina est folle de joie à l'idée de partir loin d'ici. Il n'y a qu'ainsi que son mari ne serait pas rappelé au travail. Dès le lendemain, elle met Djo et Samra au courant de son départ en week-end prolongé. - On a besoin de se retrouver… Et il a besoin de repos, leur dit-elle. Depuis qu'il travaille pour son ami, il n'a pas eu le temps de souffler… - Profite pour t'amuser un peu ! Et puis, appelle-nous ! la prie Djo. Pour nous raconter tes journées… - Promis ! Le mardi soir, Yasmina prépare leurs affaires et le lendemain, ils se rendent par avion à Oran. Djaffar a loué une chambre dans un grand hôtel. Pour la première fois depuis des mois, ils sont ensemble. Après le déjeuner, ils sortent se promener. Le soir, ils vont danser dans un night-club jusqu'au matin. Ils se permettent une grasse matinée avant de piquer une tête à la piscine de l'hôtel. Là, une scène émeut Yasmina jusqu'au plus profond d'elle-même. Un couple est en train d'encourager leur jeune enfant à plonger. Les éclats de rire leur parviennent. Même Djaffar se tourne. Ils les voient embrasser l'enfant… - Qu'y a-t-il ? lui demande-t-il en remarquant son teint livide. Tu ne te sens pas bien ? - Non… je vois le bonheur de cet enfant, répond-elle. Il doit avoir le même âge que mon fils… Djaffar a un geste agacé et sort de la piscine. Un geste qu'elle n'apprécie pas. Elle le rejoint et lui demande une explication, espérant l'avoir mal interprété. Mais ce n'est pas le cas… A. K. (À suivre)