RESUME : Aziza s'est rappelée avoir déjà lu la bande dessinée. Elle pense à sa camarade de classe. Pour la rassurer, Hamida écrit au commissariat de sa région, pour savoir si elle est en vie. Ce soir-là, Dalila fait une surprise à Aziza. Ils fêtent son anniversaire. Aziza fait un vœu bien particulier… Aziza se rappelle les anniversaires fêtés en compagnie de sa famille. Il n'y avait pas de ballons, de pièce décorée, de cadeau même, juste un petit gâteau fait à la maison. Un gâteau que toute la famille goûtait et appréciait. Elle se souvient avoir aidé sa mère à la préparation lorsque c'était l'anniversaires de ses frères.Toute sa famille n'est plus là pour y assister. Comme sa famille lui manque. La fillette ne s'en rend pas compte mais elle pleure. Ce n'est que lorsque Hamida pose la main sur ses épaules qu'elle réalise. Elle s'excuse. - Je ne voulais pas pleurer… - On comprend, dit Dalila. C'est tout à fait normal ! Tu n'as pas encore ouvert ton cadeau ! Allez, ouvre-le ! Les yeux de Aziza s'illuminent en découvrant une grande poupée en robe de mariée. Il y a aussi des accessoires pour lui changer de coiffure. - Oh, merci ! Comme elle est belle ! Je n'en ai jamais eu, leur dit-elle. Même mes frères n'en ont jamais eu. Dalila et Saïd échangent un regard. Ils ne savent pas quoi lui dire. Ces souvenirs qui lui reviennent à tout moment du jour et de la nuit risquent de ne pas l'aider dans son rétablissement. Toute la famille a remarqué qu'elle parle plus d'eux qu'avant. - Je suis mal à l'aise lorsqu'elle parle d'eux ! dit Dalila. - Tu sais qu'elle n'oubliera jamais. Cela fait partie d'elle, réplique-t-il. Il faut qu'elle apprenne à vivre avec, sans en souffrir ! Espérons que ce soir son sommeil ne sera pas troublé. Tous deux gardent un œil sur elle. Après le dîner, Aziza se met tout de suite au lit. Dalila s'inquiète. - Est-ce que tu te sens mal ? - Non, je veux juste dormir, dit la fillette. Comme ça mon vœu se réalisera ! - Ton vœu ? - Je ne peux pas t'expliquer ! Dalila n'insiste pas. Mais elle laisse la porte ouverte. Elle rejoint Hamida à la cuisine. - Je ne sais pas ce qu'elle attend cette nuit, lui dit-elle. Crois-tu qu'elle espère rêver de sa famille ? Que c'est son vœu ? - Oui… C'est tout ce qu'elle peut espérer faire durant son sommeil ! Durant la nuit, après que tous se soient endormis, Dalila, toujours inquiète, reste dans le salon. Elle a demandé à Hamida de laisser la porte de la chambre ouverte pour entendre Aziza. Saïd voyant qu'elle avait quitté le lit, la rejoint au salon. La télévision est allumée mais Dalila a coupé le son. Elle s'est aussi assoupie en attendant… - Tu t'inquiètes pour rien, lui dit-il. Elle dort à poings fermés. Tu devrais faire comme elle. - Elle espère rêver de sa famille, répond-elle. J'ai peur qu'elle se réveille effrayée. Ses cauchemars sont traumatisants. - Oui, mais elle était bien avant de se coucher, la rassure Saïd. Allez, viens dormir. On laissera la porte ouverte. Si elle crie, on accourt ! Dalila consent à l'écouter. Avant de se mettre au lit elle s'assure que Aziza dort bien. Sa poupée contre elle, elle semble sourire dans son sommeil. Rêve-t-elle de sa famille disparue si tragiquement ? Elle ne peut pas la réveiller pour lui poser la question. Elle devra attendre le matin pour en avoir le cœur net. Lorsqu'elle se met au lit, elle ne tarde pas à s'endormir. Cette nuit-là, ce n'est pas Aziza qui fait un cauchemar mais elle. A. K. (À suivre)