La ville de Bordj Bou-Arréridj a abrité, jeudi, à la salle du complexe culturel de la ville, une conférence-débat animée par Ali Haroun, ex-membre du HCE, ministre des Droits de l'Homme sous le gouvernement Ghozali. C'est plutôt en tant qu'avocat, membre du CNRA et acteur vivant de la Révolution algérienne que le conférencier est intervenu. Ainsi, Ali Haroun s'interroge dès le début de sa conférence sur la loi française glorifiant le colonialisme. Le conférencier s'est demandé “si le temps n'était-il pas venu pour la France de présenter ses excuses au peuple algérien pour les massacres, brimades, viols, spoliations et autres actes dégradants qu'il a subis, 132 ans durant”. La France se doit, a-t-il souligné, “de présenter ses excuses au peuple algérien et reconnaître les actes d'extermination et de massacres collectifs dont il a été victime”. “Alors que nous étions convaincus que la France faisait preuve d'une réelle volonté pour conclure un traité d'amitié et de coopération avec l'Algérie à l'instar des autres pays amis, la voilà, a-t-il poursuivi, qu'elle adopte une loi faisant l'apologie du colonialisme et considérant l'extermination des autochtones et les tentatives d'effacer leurs civilisations et leurs valeurs spirituelles et religieuses, comme des actes de bravoure devant valoir récompense et considération à leurs auteurs”. Il rappellera quelques vérités historiques en disant que lorsqu'en 1830 la France avait mobilisé 60 000 soldats dont 75% d'eux étaient des illettrés, on ne sait pas comment celle-ci pouvait prétendre civiliser un peuple ; un peuple dont la capitale disposait de plus de 90 mosquées qui étaient autant de lieux où l'on dispensait des connaissances, et où la majorité des compagnons de l'Emir Abdelkader, était instruite. Cela étant, Ali Haroun dira : “Je ne pense pas que cette loi votée par un Parlement à 1/5 présent, puisse représenter l'opinion nationale française” et en concluant par cette pensée : “De toute façon, il n'y a aucun domaine d'histoire officielle. L'histoire ne s'écrit pas avec des décrets, mais elle est retracée avec de la réalité, de l'objectivité et des justifications concrètes, propres à elle.” Chabane BOUARISSA