Pour Laïd Maghmoul, les autorités du pays ont pris conscience de l'importance stratégique du secteur touristique qui pourrait représenter une alternative aux hydrocarbures. Longtemps négligé, le secteur du tourisme constitue, aujourd'hui, une des priorités de l'Etat algérien qui ne lésine pas sur les moyens pour promouvoir la destination Algérie. Avec 1 million de touristes par an, dont 400 000 étrangers seulement, l'Algérie est, essentiellement, un pourvoyeur de touristes. Le secteur, qui a vu son budget augmenter de 400%, a tout le mal du monde pour promouvoir un potentiel touristique riche à différents niveaux : naturel, climatique, archéologique et culturel. Un potentiel en manque de visibilité au vu de l'inertie qu'a connue le pays et qui est essentiellement due à l'insécurité des années 1990. Mais, il n'y a pas que cela, affirmait, hier, M. Laïd Maghmoul, directeur de l'Office national du tourisme (ONT), invité de l'émission “En toute franchise” sur les ondes de la Chaîne III. D'emblée, M. Maghmoul soulignera que l'économie du pays s'est toujours basée sur le secteur des hydrocarbures, qui a toujours été sa priorité. Par ailleurs, le responsable de “l'organe privilégié de l'Etat pour promouvoir la destination Algérie”, soulignera que la mission principale de son établissement est de travailler l'image touristique de l'Algérie. “Depuis quelques années, nous assistons à un changement palpable quant à la place accordée au secteur du tourisme, qui jouit d'un intérêt particulier des plus hautes instances du pays. Cette implication s'est traduite par l'augmentation du budget alloué au secteur qui a atteint les 400%”. Le directeur de l'ONT précisera que l'insécurité dans les années de violence a été nuisible non pas seulement pour le tourisme, mais pour l'exercice de l'ensemble de l'activité économique, notamment pour le flux des investissements. Mais l'image de l'Algérie s'est détériorée notamment en matière de communication, précisera l'orateur qui a mis en exergue l'importance de ce volet pour la promotion du tourisme. “Un déficit flagrant dans le domaine de la communication est enregistré, même si la situation a tendance à s'améliorer. Les salons nationaux et internationaux permettent d'avoir une visibilité de l'Algérie qui n'était présente qu'à travers des images de sang. La promotion de l'image touristique du pays s'est faite en sorte de rendre l'information disponible et accessible aux journalistes, aux investisseurs et aux simples touristes”, affirme le directeur de l'ONT, dont le site Internet donne un maximum d'informations sur les possibilités d'investissement en Algérie, notamment dans le secteur du tourisme. Malgré un retour relatif de la sécurité et un potentiel touristique des plus riches du monde, le tourisme algérien est loin d'être concurrentiel ; l'Algérie est la dernière destination au Maghreb. Une situation essentiellement liée au manque de structures d'accueil et à la qualité de services, un grand handicap pour un pays qui “cherche à se positionner et à s'imposer à différents niveaux”. Un challenge difficile à relever avec un parc hôtelier ne dépassant pas les 87 000 lits et 680 agences de voyages, même si M. Maghmoul considère que ce nombre traduit une évolution significative opérée dans le secteur. Forte destination touristique jusqu'aux années 1980, l'Algérie doit aujourd'hui se reconstruire comme destination et une industrie touristique nationale compétitive. Misant sur la formation, la professionnalisation, l'innovation et surtout l'amélioration du service, l'Office national du tourisme mise sur la diversité climatique, naturelle et culturelle du pays pour reconquérir un touriste en quête permanente de nouveautés en matière de produit touristique. W. Labrèche