L'avant-projet de la loi de Finances 2008, qui s'inscrit dans le cadre de la poursuite de l'exécution du programme complémentaire de soutien à la croissance, prévoit un renchérissement de la taxe sur le gasoil qui passe de 0,30 DA par litre à 0,60 DA par litre et le doublement du tarif de la vignette pour les véhicules de tourisme, à carburation diesel. Ces hausses, dictées par la préservation de l'environnement sont loin de créer la surprise. Car, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, qui considère le niveau des prix du gasoil "extrêmement bas", avait déjà annoncé que le prix de ce fioul sera plus cher en 2008. Dans une déclaration faite à la presse, à l'occasion d'une journée d'étude sur la consommation du gasoil, le ministre a estimé que l'Etat doit revoir à la hausse le prix du gasoil, dont le niveau actuel stimule la surconsommation de ce carburant réputé très polluant par rapport aux autres. " Nous allons doucement sur une longue période, essayer de changer les prix relatifs du gasoil par rapport aux autres carburants " afin d'inciter les consommateurs à utiliser des énergies propres comme le GPL, a dit M. Khelil, pour qui le prix actuel du gasoil à la pompe (13,70 DA/litre) équivaut à peu près à la moitié du prix des essences, et ne représente que le tiers environ des prix internationaux de ce carburant (environ 35 DA/l). Une augmentation devrait freiner la demande nationale de gasoil qui s'est accélérée ces dernières années de 10% par an en moyenne, passant de 3,6 millions de tonnes en 2000 à 6,1 millions de tonnes en 2006, selon, les statistiques officielles. Elle devrait, également, couvrir l'ensemble des coûts induits par la consommation de ce fioul, qu'ils soient directs et ou indirects, afin d'assurer aux producteurs l'autofinancement d'éventuels nouveaux projets destinés à augmenter l'offre de ce carburant face à une demande grandissante. Ainsi donc, les automobilistes seront encouragés à aller vers des carburants alternatifs, à travers l'augmentation des taxes, pour y inclure les coûts indirects dus à la consommation de gasoil et qui ne sont pas supportés par les consommateurs. Les coûts indirects englobent notamment les coûts de l'utilisation de l'infrastructure routière et les impacts sur la santé publique dont le coût est supporté par le budget de l'Etat, a fait savoir le ministre, sachant qu'à partir de 2007 l'Algérie devrait enregistrer un déficit de 100 000 tonnes de gasoil par an à combler par l'importation pour un coût de 52 millions de dollars. Il faut savoir, enfin, que parallèlement à l'augmentation des prix du gasoil, les prix de l'essence et du GPL pourraient baisser dans le cadre de la nouvelle stratégie énergétique défendue par le ministre l'Energie et des Mines.