La migration est partie intégrante de l'humanité. L'immigration est essentielle pour les besoins d'une économie et pour la diversité culturelle et l'acceptation de l'autre qui nous est différent. L'arrivée des travailleurs étrangers en Algérie et le recours à cette main-d'œuvre demeurent encore des sujets à polémique. D'abord, parce qu'aucun travail pédagogique et d'information n'a été entrepris en direction d'une société contrainte à se recroqueviller sur elle-même, à la suite d'une longue décennie violente. Ensuite, parce que des jeunes sans emploi, pas seulement ceux qui ne disposent d'aucune qualification ou de formation, se sentent lésés et marginalisés par cette ouverture économique. D'aucuns, parfois aigris, en arrivent à se demander à quoi ont servi “tous les sacrifices” de leurs parents et leurs grands-parents si les richesses de l'Algérie profitent à d'autres. Au niveau de la direction de l'emploi, on affirme que la priorité est donnée avant tout aux autochtones, que ce soit dans une entreprise étrangère, mixte ou de droit algérien ou même dans une société nationale qui emploie des étrangers. Mais qu'en est-il de la réalité de ces familles algériennes vivant au seuil de la pauvreté et qui comptent de nombreux membres inactifs ? Parallèlement à l'immigration légale, l'Algérie est maintenant confrontée à l'immigration clandestine, qui connaît un véritable bond. Selon la Gendarmerie nationale, pas moins de 7 000 travailleurs étrangers entrent clandestinement chaque année, en Algérie. En 2003, quelque 4 870 travailleurs étrangers en situation irrégulière ont été recensés. Entre 1999 et 2003, ils étaient 28 800 travailleurs étrangers non déclarés. Actuellement, il est impossible de connaître le nombre exact de la communauté immigrée, encore moins celle des clandestins, en l'absence de statistiques fiables. Selon certaines estimations, il y a au moins 100 000 étrangers qui travailleraient en Algérie, dont une bonne partie d'entre eux exercerait au noir, dans des conditions difficiles et avec des salaires très faibles. Des sources énoncent en outre que des étrangers venant des pays voisins d'Afrique, notamment d'Afrique subsaharienne, sont originaires pour la plupart du Niger et du Mali. Mais, d'après des experts, 40% des immigrés clandestins viennent en Algérie avec l'intention ferme de s'y installer, 40% autres utilisent le sol algérien comme pays de transit et 20% n'ont pas encore décidé s'il faut rester ou regagner l'Europe. Si la législation algérienne aborde le cas des étrangers qui travaillent légalement sur le sol national, elle reste silencieuse sur les travailleurs migrants irréguliers. Présents au nord comme au sud, ces derniers ne bénéficient d'aucun droit. Ils ne font même pas partie des préoccupations des associations nationales versées dans les droits de l'homme, plus absorbées par les problèmes du quotidien, disposant souvent de très peu de moyens et qui, quelquefois, ne disposent même pas d'une stratégie à moyen et long terme. H. A.