Le kamikaze, qui a fait sauter sa charge explosive près d'un bus de touristes dans l'ancienne cité impériale de Meknès, le jour de ses trente ans, n'était pas fiché comme un extrémiste, a-t-on appris hier de source policière. “Il n'était pas connu comme un extrémiste, c'était apparemment un homme sans histoire”, a indiqué cette source. Marié, sans enfants, Hicham Dokkali était ingénieur et travaillait aux services des impôts à Meknès. Il a eu un bras arraché et a été atteint au foie lors de l'explosion de la bouteille de butane qu'il tenait à la main. Evacué dans un premier temps vers l'hôpital militaire Mohammed V de Meknès, il a été transféré lundi soir à Rabat car son état est jugé critique. hier, la ville avait retrouvé son aspect habituel avec ses autobus de touristes, et la présence policière ne semblait avoir été particulièrement renforcée, a constaté un journaliste local. “Il a tenté de monter dans le bus où se trouvaient des touristes de plusieurs nationalités, mais le chauffeur a eu la présence d'esprit de lui fermer la porte au nez”, avait affirmé un responsable de la sécurité. Ce dernier a révélé que, selon des témoins, le jeune homme était en discussion avec deux autres personnes avant de commettre son acte. Ses deux compagnons, qui ont pris la fuite, sont activement recherchés. La déflagration, qui s'est produite vers 11h30 (heures locale et GMT) place Lahdim, un des lieux les plus fréquentés par les étrangers qui visitent la médina de la ville, n'a fait aucune victime parmi les touristes ni de dégâts matériels. “Les touristes, de différentes nationalités, notamment française, italienne et américaine, sont allés ensuite déjeuner et ont poursuivi leur périple au Maroc”, a ajouté ce responsable. Selon l'agence MAP, il s'agit d'une “tentative isolée et désespérée, face au renforcement des mesures de sécurité et aux campagnes d'assainissement ayant ciblé les milieux extrémistes, notamment ceux de la Salafia Jihadia”. Meknès, première capitale de la dynastie alaouite arrivée au pouvoir au XVIIe siècle, est régulièrement citée, avec Casablanca, Fès et Salé, comme étant l'un des bastions de l'extrémisme religieux. En pleine période estivale, le 6 juillet, le royaume avait mis toutes ses forces de sécurité en état d'alerte maximum pour contrer une “menace terroriste avérée” qui, selon les experts, émanerait de la branche maghrébine d'El-Qaïda. R. I./Agences