Il aura pour mission de suivre au quotidien les tendances du marché et de proposer éventuellement des “correctifs qui doivent être pris par le gouvernement”. Le gouvernement a décidé, hier, à l'issue d'un conseil interministériel, de mettre en place un comité de veille ad hoc, dont la mission est de suivre au quotidien les tendances du marché. Ce comité proposera également des “correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement”, souligne le communique publié par les service du chef du gouvernement, cité par l'APS. Cette décision, précise-t-on, a été prise lors du Conseil du gouvernement consacré à la situation du marché caractérisée par un renchérissement remarqué de certains produits de large consommation. Il a été établi au cours des réunions du gouvernement que “la hausse des prix est due à des raisons exogènes qui échappent à tout contrôle, mais aussi à des raisons endogènes qui ont été identifiées et sont progressivement prises en charge”. Des mesures ont été prises par le gouvernement “pour garantir un approvisionnement régulier et suffisant du marché en tenant compte de la raréfaction de certains produits sur le marché international, notamment en ce qui concerne la poudre du lait et le blé”, précise la même source. Le gouvernement a pris, également, “les mesures nécessaires concernant la stabilité des prix des produits déjà subventionnés, comme le lait et le pain”. Le ministre du commerce, lors d'une conférence de presse, avait déjà annoncé le maintien et la poursuite des subventions pour le lait et le pain malgré l'envolée des prix des céréales et de la poudre du lait sur le marché mondial. “C'est une décision du gouvernement”, avait insisté M. El-Hachemi Djâaboub, ajoutant que cette politique de subvention pour les deux produits sera maintenue “quel que soit leur prix sur le marché mondial”. Le trésor public continuera à prendre en charge le différentiel du prix. Le prix de la baguette de pain ordinaire ne connaîtra pas de hausse et restera cédé à 7,50 dinars et celui du pain amélioré à 8,50 dinars la baguette. Pour autant les acteurs sociaux, patronat et syndicat, ainsi que le citoyen expriment quotidiennement leurs préoccupations face à cette envolée des prix, notamment des produits de première nécessité. À l'approche de la rentrée sociale qui, cette année, coïncide avec le mois de ramadhan, le pouvoir d'achat de l'algérien risque d'être complètement laminé. Le Forum des chefs d'entreprise a saisi officiellement le chef du gouvernement pour lui exprimer non seulement “sa préoccupation quant à la hausse des prix des matières premières et des produits de large consommation”, mais aussi sa “disponibilité” à participer à toutes actions susceptibles d'endiguer cette pression inflationniste. Le forum des chefs d'entreprise suggère un certain nombre de mesures à même de contenir cette inflation “importée”. Il s'agit, entre autres, d'agir sur la partie du dinar, sur les droits de douanes et la taxe sur la valeur ajoutée. Il sera demandé aux entreprises, du moins membres du forum, une contribution exceptionnelle en agissant sur leurs marges afin d'amortir la hausse des prix. Le communiqué des services du chef du gouvernement n'évoque pas ce type de mesures. Hier, l'Union générale des commerçants et artisans algériens a appelé les grossistes et les détaillants à la nécessité de maintenir les prix actuels des produits alimentaires de première nécessité pendant le Ramadhan. L'union “essayera de convaincre les commerçants de céder 10% de leurs marges au profit du consommateur”. M. R.