Résumé : Amel est heureuse. Elle a décidé de revoir Ramzi. Le bonheur est à portée de la main. Mais une angoisse étreignait son cœur. Amel passe les moments qui la séparaient de son rendez-vous avec Ramzi dans un état euphorique. Elle avait l'esprit en fête, mais toujours le cœur serré. Ramzi était toujours pour elle un rêve… un rêve dont elle risque de se réveiller et affronter par la suite une réalité pas toujours gaie. Elle se demandait encore quel tour lui jouait son destin. Un destin qu'elle a toujours appréhendé de par le passé, puisqu'il s'est avéré très souvent trompeur. Amel passe des nuits blanches à se demander comment allait tourner cette relation avec Ramzi. Une relation entamée au hasard dans un aéroport. Pourtant, au fond d'elle-même, elle sentait que Ramzi n'était pas comme tous les hommes qu'elle avait connus auparavant. Elle se rappelait les boutades de ses collègues de travail à son égard et leurs insinuations de la voir terminer sa vie en solitaire si elle continuait à fuir la compagnie masculine. Vraiment, se dit-elle, la solitude ne me fait vraiment pas peur, si j'ai à choisir entre elle et une mauvaise compagnie. Beaucoup de ses amies d'ailleurs l'avaient mise en garde contre les coups bas de certains hommes, qui peuvent jouer aux amoureux transis juste pour arriver à un but précis. Un but ignoble pour tous ceux qui connaissent la valeur d'une dignité et qui, malheureusement, ne sont pas bien nombreux. Quel genre d'homme est donc Ramzi ? Elle se pose pour le millième fois la question et se dit qu'après tout un homme de son envergure ne pourrait être aussi vil. D'ailleurs s'il le voulait, un homme aussi beau que lui aurait les plus belles femmes au monde rien que par son sourire… Il n'aurait point besoin de jouer la comédie avec elle. Non, Ramzi était loin d'être un type sans scrupules… se répétait-elle comme pour se rassurer. Après tout, cet homme voulait la revoir… et elle n'en est que plus intriguée… Pourquoi ? Elle ne connaissait vraiment pas la réponse à cette question. Lui plaisait-elle réellement ? Peut-être, se dit-elle, après tout n'est-elle pas une femme… ? Une assez belle femme en tout cas… se disait-elle encore et encore comme pour mettre un baume sur ses multiples appréhensions. Elle vaque à son travail dans un état des plus distraits. Il lui fallait beaucoup de volonté pour remettre ses dossiers à jour et faire un travail convenable. Malgré tout, elle se décidera bien après réflexion à donner encore une chance à Ramzi. Si elle doit souffrir, vaut mieux abréger les souffrances dès le début de cette relation qui annonce déjà sa couleur… Ramzi… un nom qui résonnait à ses oreilles tel un chant de cygne… Un conte, Amel vivait un conte… une légende des temps passés, qui deviendra un jour une belle histoire à raconter aux futures demoiselles des générations à venir. Non seulement, elle était frustrée, mais au fond d'elle-même, elle ressentait un besoin de s'extérioriser… un besoin de parler à quelqu'un de sa relation… Elle était si perturbée dans son raisonnement qu'elle n'hésite point à faire appel à son amie la plus intime : Hayet. Il faisait déjà nuit, mais Amel était à bout de patience. C'est donc sans trop d'hésitations qu'elle forme le numéro de son amie. Hayet avait son âge, elles avaient fait l'école primaire ensemble, puis s'étaient perdu de vue un bon bout de temps avant de se retrouver sept ans plus tard sur les bancs de l'université. Hayet était une bonne vivante. Et contrairement à Amel, elle était plus sûr d'elle et savait donner des conseils et orienter les débats. Si bien que ses amis n'hésitent pas à faire appel à son bon sens pour régler leurs petits problèmes relationnels ou familiaux. Amel aimait beaucoup cette amie de toujours sur laquelle elle pouvait compter dans les pires moments de son existence. Elle avait à chaque fois que cela s'est avéré nécessaire, fait appel à elle et à son expérience. Non seulement Hayet l'avait aidée, mais avait surtout su la remettre sur les rails lors des passages les plus critiques. Amel laisse la sonnerie retentir plusieurs fois, avant qu'une jeune voix de femme ne consente à lui répondre : - Allo… bonsoir Hayet, c'est Amel… - Oh… alors là… J'étais justement en train de parler de toi… Dis donc tu vas vivre encore cent ans… - Hum mais de quoi parlais-tu donc petite chipie… ? - Mais de ton silence. Cela fait déjà plus d'une semaine que tu ne m'as pas contactée… - J'étais en mission. - Je sais, ta maman me l'a dis. J'ai appelé chez toi le jour de ton départ… Mais je voulais que tu me rappelles dès ton retour de Constantine… - Apparemment il y a le feu quelque part… - Ça tu peux le dire, je viens de rencontrer quelqu'un de super… Amel pousse un soupir. Mais comment donc s'y prend Hayet pour prendre toujours les devants. Elle ne cherche plus ses mots pour rétorquer : - Moi aussi Hayet… - Non. Tu plaisantes ! Toi la sainte nitouche… - Je te jure que c'est vrai… - Aller raconte... raconte… Comment il est… ? - Il est super… comme tu le dis… - Oui, je sais… Le mien aussi est super… mais enfin… ce n'est pas une conversation à tenir au téléphone… - Viens donc passer la nuit à la maison, ainsi nous pourrons discuter à loisir. Y. H. (À suivre)