La campagne électorale pour le renouvellement des 325 sièges de la Chambre des représentants (Chambre basse du Parlement) est ouverte au Maroc. Quelque 15 millions d'électeurs seront appelés à participer au scrutin du 7 septembre, dont l'enjeu principal est le score des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) dans un système politique où les clés du pouvoir restent, cependant, entre les mains du roi Mohammed VI par le jeu du makhzen. Avec 42 sièges dans la Chambre, le PJD est la première force d'opposition : il part favori même si le mode de scrutin de liste ne lui permettrait pas d'obtenir la majorité des voix. Le dernier sondage crédite les islamistes de 19% des intentions de vote, contre 15% pour les nationalistes du parti de l'Istiqlal et 14% pour les socialistes de l'USFP. L'Istiqlal et l'USFP, piliers de l'actuelle coalition gouvernementale, se sont engagés à unir leurs efforts pour barrer la route aux islamistes et rester aux commandes, mais ils craignent de faire les frais d'une abstention annoncée. Les électeurs marocains disent plutôt être préoccupés par leur condition d'existence et la corruption qui gangrène leur pays. Plus de 30 partis sont en lice pour la conquête des 325 sièges dont 30 sont réservés aux femmes, grâce à un système de quotas instauré en 2002. Une dizaine de listes de candidats indépendants seront également en compétition dont celle menée par Fouad Ali El Himma, l'ancien ministre délégué à l'Intérieur, considéré comme l'homme de confiance du roi Mohammed VI. Le scrutin se déroulera, pour la première fois, en présence de dizaines d'observateurs internationaux de l'Institut national démocratique américain (NDI), sous les auspices du Conseil consultatif marocain des droits de l'homme (CCDH), qui eux ont émis des réserves sur le déroulement proprement dit du scrutin D. B.