L'ambassadeur représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Youcef Yousfi, a appelé la communauté internationale à faire preuve de plus de cohérence et à mettre tout en œuvre pour remettre sur les rails le processus de paix et amener Israël à se départir de son intransigeance et de sa politique du fait accompli. L'Algérie appelle la communauté internationale à contraindre Israël à engager des négociations sérieuses avec ses voisins arabes, à commencer par les Palestiniens dont il faut assurer le droit à un Etat. L'appel a été adressé par le représentant algérien dans son intervention devant le Conseil sécurité, au cours du débat public sur le Moyen-Orient, avec en toile de fond la question palestinienne. La communauté internationale a perdu son temps et son crédit. Le temps est venu de mettre un terme aux tergiversations, aux accommodements, à la complaisance et aux silences complices qui ont permis aux Israéliens de se jouer du droit international et de ses multiples résolutions. Cette œuvre de paix que la communauté internationale n'a pas cessé d'appeler de tous ses vœux et sans discontinuité depuis 1948, n'a-t-elle pas été menacée dans son fondement comme dans sa portée du fait “des tentatives répétées d'Israël de dévier cette marche du temps de sa trajectoire initiale pour maintenir le statu quo” s'est demandé avec pertinence l'ambassadeur d'Algérie. “Comment expliquer sinon l'acharnement d'Israël à saper toute velléité d'édification institutionnelle d'une Autorité palestinienne en la présentant comme la cause du blocage du processus de paix, si ce n'est par sa volonté, non démentie, de reporter aux calendes grecques toute configuration d'un futur accord sur le statut final d'un futur Etat palestinien”, a martelé Youcef Yousfi, ne manquant pas d'établir un lien entre le verrouillage en Palestine et la situation chaotique en Irak. La paix dans la région, pour être effective et durable, “devrait aussi être recherchée dans l'examen en profondeur des moyens susceptibles de mettre fin à la crise résultant de l'occupation de l'Irak dans le respect de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de son unité”. L'Algérie, dont la position à l'égard de la Palestine a toujours été de soutenir les exigences des principaux concernes, les Palestiniens, fonde des espoirs dans la proposition du gouvernement américain de réactiver le processus de paix israélo-arabe en convoquant notamment une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient pour examiner dans leur ensemble les facteurs de blocage de cette crise. Youcef Yousfi a estimé que la nouvelle approche de Washington serait une sage approche pour peu qu'elle ne se transforme pas en tribunal jugeant la capacité ou non de l'Autorité palestinienne à mettre en place des institutions démocratiques et qu'elle pose en termes clairs, les contours d'une solution finale à ce conflit qui n'a que trop duré. Une façon de rappeler aux Américains toutes leurs responsabilités dans la question au travers de leur politique des deux poids, deux mesures. Pour l'Algérie, a souligné son représentant auprès de l'ONU, l'initiative de Bush gagnerait en crédibilité si en associant toutes les parties directement concernées, elle s'accompagnait d'un engagement ferme pour faire pression sur Israël et l'amener à coopérer activement avec la communauté internationale. Il ne peut y avoir de sécurité sans paix et il n'y a pas de paix sous la colonisation. D. Bouatta