RESUME : Son beau-père est furieux même s'il le cache bien. Maria peut vite se remettre mais son état peut rester stationnaire encore longtemps. Comme Warda s'y attend, il trouve un prétexte pour renvoyer Tassadite, l'accusant de vol. Elle est décidée à ne pas se laisser faire… -Si elle part, je pars aussi, dit-elle. Je refuse qu'elle soit accusée gratuitement ! - Mais fouillons sa chambre ! Si on ne trouve pas l'argent dans ses affaires, je lui présenterais mes excuses et elle pourra rester ! - Il est hors question qu'on entre dans sa chambre et qu'on fouille ses affaires, rétorque la jeune femme. Et elle restera…Parce que si elle part, je partirais aussi ! - Je t'interdis de… - Non, personne ne peut me retenir contre mon gré, insiste-t-elle. Je ne tolère pas l'injustice…Fermer les yeux, je ne le pourrais pas ! Si elle part, accusée à tort de voleuse, je ne pourrais plus me regarder dans une glace ! Ramdane a le visage qui devient de couleur brique. Les yeux exorbités, il veut s'en prendre à Tassadite mais Warda s'interpose entre eux. Elle a conscience qu'il peut encore la frapper, en constatant que la situation lui échappe. Mais elle prend le risque. Elle ne le laissera pas toucher Tassadite. Elle s'est toujours attendue à ce qu'il prépare un coup tordu, uniquement pour se débarrasser d'elle. Les coups, les menaces ne peuvent rien contre elle. Elle la protègera de ces coups bas et elle ne la laissera jamais retourner à la rue. - Pousse-toi ! Je te dis de te pousser ! - Non ! non…Tu peux crier, t'en prendre à moi, rétorque Warda alors qu'il la saisit par les bras, pour la secouer avec violence. Mais elle, jamais ! - Arrêtez ! Arrêtez… Maria, le souffle court, gémit. Elle pleure. Elle ne supporte pas les cris. - Je vous en prie… Tous trois se sont tournés vers elle. Ramdane baisse les bras. - Tu as conscience que tout ça, c'est à cause de toi ? - Oui, répond-elle. Mais je n'y suis pour rien… - Guéris ou alors crève ! lui crie-t-il avant de partir, claquant la porte derrière lui. Warda s'assied près de sa belle-mère qui ne cesse de gémir. Elle lui prend les mains, tout en tentant de la réconforter. Tassadite l'aide à lui remonter le moral. Mais après ce qu'il lui a dit, elle semble ne pas les entendre. - Il crée des problèmes, parce qu'il en a marre de moi… - Non, ce doit être la fatigue, l'excuse Tassadite. Les hommes réagissent différemment quand leurs femmes sont malades…Il ne faut pas tenir compte de ce qu'il a dit ou de ce qu'il a fait. - Rien n'excuse son comportement ! Il a été odieux, surtout envers toi ma fille, dit Maria, pleurant toutes les larmes de son corps. Tu ne mérites pas qu'il te traite ainsi ! Peut-être qu'il t'en veut de t'occuper si bien de moi ? - Non, je ne crois pas que ce soit la raison, répond la jeune femme en lui essuyant les joues et sous le menton. Tu ne dois pas pleurer…Tu dois être forte et vite guérir. - Si je ne guéris pas, il va se tourner vers une autre…si ce n'est pas déjà arrivé ! Toutes deux la rassurent et jurent qu'il n'en est rien. Maria finit par se calmer et Warda lui donne un calmant, espérant qu'il l'aidera à s'endormir. Maria ne tarde pas à s'assoupir, épuisée par les émotions. Warda rejoint Tassadite à la cuisine qu'elle finit de ranger. Les restes du déjeuner sont encore là, leur rappelant que Ramdane les a interrompus, pour l'accuser fortuitement. Elle voit bien à son visage fermé qu'elle a pleuré - Ma fille, je te demande pardon, lui dit-elle. C'est à cause de moi qu'il t'a frappée…Je te promets que cela n'arrivera plus ! - Il n'osera pas recommencer ! - Je ne veux pas être la cause du déchirement de votre famille, poursuit Tassadite. A son retour, décide-t-elle sans joie, je ne serais plus là… ADILA KATIA (À suivre)