À six semaines des primaires américaines, insultes et violences verbales ont commencé et la tendance devrait empirer, à en croire les experts. Les prétendants à la succession de Bush passent, en effet, leur temps à se crépir le chignon et à descendre en flammes même leurs rivaux de leur propre camp. Chaque jour, un candidat dénonce les attaques personnelles dont il s'estime victime. Les deux principaux candidats démocrates, Hillary Clinton et Barak Obama, au coude à coude dans l'Iowa selon des sondages, sont à couteaux tirés. Mme Clinton est également la cible favorite des républicains. Selon un universitaire spécialiste des questions électorales à l'université Denison, aujourd'hui au temps des déballages publics et des talk-shows, il ne saurait avoir de campagne électorale sans négativité. Le politiquement correct n'étant plus une valeur, le candidat, pour démontrer qu'il représente le meilleur choix que ses adversaires, a l'obligation de les critiquer et de se mettre en valeur, a dit le spécialiste. La température est montée d'un cran le week-end dernier dans le camp démocrate quand un éditorialiste conservateur a insinué que Mme Clinton possédait des informations scandaleuses sur son rival Obama et qu'elle attendait le moment opportun pour les révéler. L'Afro-Américain a aussitôt invité sa rivale à dévoiler ce qu'elle savait ou à démentir les ragots du chroniqueur connu pour être proche du camp républicain. Mme Clinton n'a pas répondu mais son équipe a suggéré que le sénateur noir de l'Illinois perdait vite son sang-froid. Obama s'est attiré les moqueries de Mme Clinton après avoir affirmé que le fait d'avoir vécu enfant en Indonésie lui donnait une vision plus nuancée de l'état du monde. Les électeurs jugeront si le fait d'avoir vécu dans un pays étranger à l'âge de 10 ans vous prépare aux grands défis complexes internationaux, a ironisé la sénatrice de New York et ex-Première dame des Etats-Unis. Idem pour les républicains où les attaques sournoises se suivent. Un de ses prétendants est invité à se retirer de la course pour s'occuper de sa propre femme qui a un cancer. Un autre est attaqué en raison de sa religion, c'est un mormon. La campagne n'est qu'à ses débuts. Plus la date des élections se rapprochera, plus les échanges seront vifs car l'enjeu est la Maison-Blanche. D. B.