Le président américain, en chute dans les sondages, tient à rehausser son image avec l'annonce de dossiers qu'il entend boucler durant sa dernière année de présidence. L'Irak d'abord, qui a constitué son point noir sur la scène internationale et au sein de l'opinion américaine. Ses compatriotes, à commencer par les candidats à sa succession qui vont hériter du dossier, veulent savoir si l'amélioration de la sécurité permettra de retirer plus que les 30 000 soldats prévus d'ici à juillet. Cela dépendra de la solidité des gains acquis en Irak, répond le Pentagone. Mais Bush a annoncé que les troupes américaines sont en Irak pour longtemps et il veut conclure d'ici à l'été un partenariat à long terme normalisant les relations entre les deux pays. L'Afghanistan, l'autre épine de Bush. Plus de six ans après l'offensive contre les talibans, les Etats-Unis et l'OTAN font face à une insurrection sanglante sur le premier front de la guerre mondiale déclarée par le président américain au terrorisme. Ben Laden, chef charismatique d'Al Qaïda et instigateur autoproclamé des attentats du 11 septembre contre New York, court toujours malgré la traque que lui livrent les 16 agences de renseignement américaines. Guantanamo, le goulag américain reste encore l'antithèse des libertés humaines dont se prévaut Washington et le prisme sous lequel les Américains jugent le reste du monde. Bush a dit à plusieurs reprises qu'il aimerait fermer le camp dont les cruautés dépassent l'entendement, mais le problème pour lui c'est comment juger les détenus ou que faire d'eux ? L'Iran est devenu au fil des mois l'abcès de fixation de Bush qui menace d'y intervenir militairement en dépit du bon sens. Bien qu'il ait accepté de se joindre aux efforts des Européens, il pousse à un troisième train de sanctions et n'a toujours pas réussi à obtenir que la République islamique, suspecte à ses yeux de vouloir la bombe atomique, renonce à ses activités nucléaires les plus sensibles. Le conflit israélo-palestinien est redevenu une priorité de la Maison-Blanche après avoir été délibérément mis sous le coude et après que Bush ait joué à fond les intérêts exclusifs d'Israël. Bush dit croire qu'Israéliens et Palestiniens parviendront sous ses auspices à un accord de paix d'ici à fin 2008. Par contre, pour la Corée du Nord, Bush peut s'enorgueillir d'avoir remporté un succès considérable en parvenant à la dénucléarisation de la Corée du Nord avant la fin de son mandat. Mais, le processus, qui a fait des progrès importants en 2007, marque le pas depuis quelques semaines. D'une manière générale, Bush a comme été frappé par l'image donnée par sa gouvernance à l'étranger et chez lui, y compris dans son propre camp républicain qui a, par ailleurs, perdu les élections sénatoriales et du Congrès, repasser entre les mains des démocrates. C'est pourquoi, depuis quelques mois, il a paru plus soucieux de coopération avec la communauté internationale. Mais, les démocrates, qui comptent investir la Maison-Blanche en novembre prochain, disent que l'un des grands chantiers du prochain président sera de restaurer le prestige des Etats-Unis. Bush aura ce soir l'une de ses dernières chances d'occuper le devant de la scène américaine quand il prononcera ce qui sera probablement son ultime grand discours annuel de politique générale. Il se prêtera, disent ses proches, au rituel du discours sur l'état de l'Union avec l'intention de convaincre ses compatriotes qu'il faudra encore compter avec lui ! Mais les Américains sont préoccupés par la campagne présidentielle en cours pour lui trouver un successeur. D. Bouatta