À la veille d'une réunion des Six (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Etats-Unis, Russie, Chine) à Paris, les discussions entre le chef de la diplomatie européenne Javier Solana et le négociateur iranien Saïd Jalili n'ont pas permis d'aboutir à un compromis sur l'enrichissement d'uranium. Je suis déçu, s'est désolé monsieur politique étrangère de Bruxelles après sa rencontre de cinq heures avec le négociateur iranien à Londres. Ce nouvel échec pourrait entraîner de nouvelles sanctions onusiennes contre l'Iran, une option dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité devaient discuter hier, mais Téhéran a averti ne pas en tenir compte. Depuis l'ouverture des négociations entre l'Iran et l'Union européenne, le régime iranien a répété à plusieurs reprises, publiquement, qu'il n'avait pas l'intention de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium. Soupçonné de vouloir se doter de l'arme nucléaire, Téhéran n'a cesse d'affirmer agir à des fins civiles. Hier devaient se réunir à Paris les directeurs politiques de l'Allemagne et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (France, Royaume-Uni, Chine, Etats-Unis et Russie) pour faire le point sur le dossier nucléaire iranien et définir les suites à y donner. Moscou et Pékin ne veulent pas couper le pont du dialogue expliquant que les négociations devaient se poursuivre avant de passer à l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran. Il y a de nombreuses discussions en cours sur le contenu de cette nouvelle résolution, ont affirmé les Britanniques qui ont souligné les réticences de la Russie et de la Chine qui avaient déjà édulcoré, selon eux, les premiers trains de sanctions. Londres, par ailleurs, s'interroge sur l'utilité d'un nouveau texte. Les deux premières séries de sanctions, imposées par le Conseil de sécurité en décembre 2006 puis mars dernier, n'ont pas fait plier l'Iran. À chaque fois, le régime du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a étendu ses activités d'enrichissement d'uranium. D. B.