Résumé :Warda se lève avec peine. C'est le milieu de la journée. Mehdi la trouve en train de prendre du café. Il s'affole lorsqu'elle perd connaissance. Le médecin amené à son chevet leur conseille de discuter et de régler leur différend. Il comprend sa souffrance et regrette d'avoir été aussi dur avec elle… -Non, non… Warda ne peut pas se lever. Encore moins se changer et le suivre dehors. - Laisse-moi… - Fais un effort ! la prie Mehdi, tenant à partir pour deux ou trois jours. Je vais t'emmener à la mer…L'air salé te fera du bien ! - Une autre fois, marmonne-t-elle en tirant un coussin, sur sa tête. Je veux dormir… Il regrette de ne pas pouvoir l'emmener. Il voit bien qu'elle n'est pas en état de voyager. Il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il se met à ranger la chambre, puis sort retrouver sa famille dans le jardin. Lila a pris son classeur et révise. Les examens du bac sont dans deux semaines. - Tu te sens prête ? Lui demande-t-il. - Oui même si c'est différent maintenant, répond la jeune fille. Il n'y aura pas maman, pour partager ma joie - Oui, tout est différent maintenant, soupire Mehdi. Warda n'est pas bien… - Après avoir espéré gagné le “procès”infligé à papa, elle ne peut qu'être rongée par les remords, dit Lila. Quand elle a compris qu'on ne serait pas de son côté, elle s'est retirée… - Ce n'est pas vous qui l'avez exclue ? - Non, c'est elle, insiste-t-elle. Elle refuse de rester dans la même pièce que papa ! Nous, on ne peut pas se fâcher avec papa… - Je sais mais là, c'est toute la famille qui s'est fâchée avec elle, soupire Mehdi. C'est un miracle si elle ne s'est pas suicidée… - Toi même, tu ne l'as pas cru, lui rappelle sa sœur. Tu étais fâchée après elle, combien de temps es-tu resté absent ? - Trop longtemps, reconnaît-il. Et je le regrette…Pourriez vous faire un effort et vous réconcilier ? Lila le lui promet. Ce soir-là, c'est en compagnie de ses sœurs qu'il prépare le dîner. Des pâtes et de la salade. Il en apporte à sa femme, dans leur chambre. Elle refuse de se redresser. Elle ne goûte ni aux pâtes ni à la salade. C'est à peine si elle l'a regardé. - C'est trop demandé d'avoir la paix ? Lui demande-t-elle. Je suis fatiguée et je voudrais dormir… - Tu ne quittes plus le lit, lui fait-il remarquer. - Dès que je me sentirai mieux, je me lèverai, promet- elle. Maintenant laisse-moi dormir, le prie-t-elle. Le lendemain, avant de se rendre à son travail, il va voir sa belle-mère Nora et lui demande de passer à la maison. - Si c'est possible, reste avec elle ! - Je ne te promets rien… Si je trouve à qui confier Walid, je resterai deux ou trois jours ! Mehdi part confiant. Il sait qu'elle fera son possible, pour aller au chevet de sa fille. Mais Nora ne pourra pas s'y rendre dès le lendemain. Elle doit attendre que Boudjemaâ ait pris deux jours de repos. Lorsqu'elle arrive chez sa fille, la maison semble vide. Mais en allant directement à sa chambre, elle trouve sa fille encore endormie. Elle touche son front et ne le trouve pas chaud. - Elle n'a pas de fièvre, dit-elle à Boudjemaâ, tout aussi choqué qu'elle, par l'état de Warda. Mais qu'est-ce que je vois ? Vu l'état du lit et de la chambre, elle n'a pas passé la nuit seule, remarque-t-il en voyant une chemise d'homme au pied du lit. Son mari aurait pu demander à une de ses sœurs, de rester avec elle…Ton gendre vient de manquer à son devoir… Nora l'imagine mal, y manquer. Sinon il ne serait pas venu la prier de se rendre à son chevet. Il ne peut pas être parti alors qu'elle est mal en point. Elle saisit la chemise et la regarde de plus près. Son sang se glace, en remarquant qu'elle n'est pas à la taille de son gendre… A. K. (À suivre)