Selon des experts, il est fort probable que les prix du baril de pétrole dépassent les 100 dollars l'année en cours. Ce sera en principe une nouvelle année exceptionnelle. De nombreux experts estiment que les prix du pétrole dépasseront le seuil de 100 dollars en 2008, sous l'influence de facteurs géopolitiques et de pressions de la demande principalement émanant des Etats-Unis et des pays du Sud-Est asiatique. Dans ce scénario, et si les prix se maintiennent à la hausse, l'Algérie enregistrera un nouveau record. Elle bénéficie déjà de conditions favorables, c'est-à-dire en particulier du décalage des prix du gaz. Les prix du 1er semestre 2008 tiendront compte des cours du pétrole du 2e semestre 2007 qui ont tourné autour des 90 dollars et frôlé en novembre et décembre les 100 dollars. D'ores déjà, les surplus en devises et en monnaie locale lui permettront de financer le restant du plan, c'est-à-dire la période allant d'ici à avril 2009. En effet, l'Algérie dispose de plus de 40 milliards de dollars dans la caisse de régulation et plus de 100 milliards de dollars au titre des réserves de change. L'année 2008 pourrait consolider ces accumulations d'argent. L'Algérie a également les moyens de poursuivre les réformes, en particulier le financement du redéploiement du secteur public et l'assainissement des banques. Ces surplus lui permettent de parachever de surcroît le processus de désendettement, après les remboursements massifs par anticipation en 2007. La dette publique interne sera ramenée à 500 milliards de dinars à fin 2008, ce qui soulagera le budget de l'Etat qui consacre d'importantes sommes annuellement au remboursement de cette dette. Mais cette croissance des liquidités fait craindre la résurgence d'une inflation importante. La Banque d'Algérie est en train d'agir pour juguler la hausse significative des prix. Mais cette réponse, si elle n'est pas accompagnée d'une croissance de l'offre locale par rapport à la demande à travers la relance et l'efficacité de l'appareil de production nationale, s'avère insuffisante. Dans le secteur bancaire, la concurrence sera ravivée avec l'ouverture en principe de nouvelles banques, notamment HSBC et Deutsh Bank. La poursuite en 2008 du processus de privatisation du CPA et l'amorce de celui de la BDL restent incertains tant que les effets de crise des subprimes ne se sont pas estompés. La clientèle, elle, attend toujours une amélioration des services en termes de rapidité dans le traitement des opérations et en termes d'accès aux crédits. Par ailleurs, le marché des capitaux reste en friche. En effet, la Bourse d'Alger attend toujours sa redynamisation. Les pouvoirs publics vont-ils introduire de nouveaux titres, privatiser par cette voie ? C'est pour l'heure l'incertitude. Enfin, la question du contrôle des dépenses publiques reste pendante. Quelle est l'ampleur des gaspillages, quelle est la proportion de projets menés dans les délais, sans surcoûts et respectant les normes de qualité, quelles sont les entreprises qui ont montré leur efficacité ? L'Etat est interpellé sur ces préoccupations. N. R.