Sa dernière sortie en date remonte à début septembre lorsqu'il s'était rendu dans l'est du pays, un périple qu'il avait conclu à Batna où il avait échappé à un attentat kamikaze. Aussitôt la loi de finances signée, le président de la République Abdelaziz Bouteflika s'apprêterait, selon des sources bien informées, à reprendre son bâton de pèlerin pour une nouvelle tournée sur le terrain qui le conduirait dans le sud du pays. Si la date de ce déplacement n'est pas pour le moment connue, il devrait avoir lieu en tout cas durant le mois en cours, selon les mêmes sources. Le Président n'a pas effectué de visite sur le terrain depuis quatre mois et sa dernière sortie en date remonte à début septembre lorsqu'il s'était rendu dans l'est du pays, un périple qu'il avait conclu à Batna où il avait échappé à un attentat kamikaze. Et depuis, M. Bouteflika n'avait fait que quelques brèves apparitions, comme lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy ou lors de la signature de la loi de finances 2008. Le chef de l'Etat a donc choisi cette fois de se rendre dans les wilayas du sud du pays pour une sortie d'inspection au cours de laquelle il tentera, notamment de comprendre les raisons de l'échec des programmes de développement destinés au Grand-Sud. Pourtant, l'Etat a, durant ces dernières années, mis le paquet à travers des fonds colossaux pour tenter de remédier un tant soit peu à la situation d'enclavement dans laquelle se trouvent ces wilayas. Cet effort important consenti par les pouvoirs publics ne semble pas avoir provoqué la relance espérée au niveau de ces régions. Cette visite sera sans aucun doute l'occasion pour le président de la République de s'enquérir de l'avancée des travaux du grand projet de transfert des eaux de la région d'In-Salah vers le chef-lieu de wilaya Tamanrasset et le Hoggar, d'une manière générale, qui en manque cruellement. Mais au-delà de cet aspect économique et social, somme tout habituel et ordinaire dans le déplacement d'un responsable d'Etat, la visite revêt une certaine importance du point de vue de la situation sécuritaire. D'abord, parce que la région sud du pays continue d'abriter des groupuscules non négligeables de terroristes affiliés à l'ex-GSPC et qui n'hésitent pas à se faire remarquer à travers des actions d'éclat, comme cela a été le cas lors de l'attaque finalement avortée de l'aéroport de Djanet au début du mois de novembre dernier. Les assaillants avaient pu, à la faveur de la nuit et de l'immensité désertique, s'évanouir dans la nature. Ensuite, la proximité géographique des régions sud du pays avec des pays, à l'instar du Mali et du Niger, qui connaissent une certaine instabilité sécuritaire et politique, repose encore une fois la problématique de la gestion de la sécurité à nos frontières. L'intérêt que porte la nébuleuse terroriste Al-Qaïda à toute la zone du Sahel et qui veut en faire une sorte de base arrière pour ses activités ne fait qu'augmenter la sensibilité de nos frontières sud. C'est aussi pour ces raisons que la visite de Bouteflika dans la région se veut peut-être un message politique à l'adresse de l'opinion de manière générale. Mais, cela pourrait être aussi l'occasion pour le chef de l'Etat de revenir, ou plutôt de s'exprimer, sur les graves évènements qu'a connus le pays ces dernières semaines avec les attentats kamikazes qui avaient secoué la capitale le 11 décembre dernier. Beaucoup, en effet, n'avaient pas compris les raisons du silence dans lequel s'était muré le Président durant ces moments tragiques. Par ailleurs, ce déplacement dans le sud du pays constituerait une opportunité pour le Président de se prononcer sur un certain nombre de sujets de débat d'importance nationale. Il s'agit surtout de la révision envisagée de la Constitution et de la demande faite par des acteurs politiques au Président de briguer un troisième mandat. Mais, connaissant la nature et les reliefs du personnage que constitue le chef de l'Etat, nul ne peut s'avancer sur un tel terrain. Hamid SaIdani