Cette opération qui débute le 1er mars concerne les importations ayant dépassé le délai de 4 mois et non réclamées par leurs propriétaires. Les marchandises abandonnées en dépôt de douane seront vendues aux enchères dès le 1er mars 2008. L'administration des douanes est formelle à ce propos et a rendu publique l'information, jeudi, via l'Agence de presse algérienne (APS) en guise d'information et d'avertissement à l'encontre des importateurs. Il est précisé sur ce chapitre que les marchandises concernées sont celles ayant dépassé le délai légal de séjour en dépôt de douane, fixé à quatre mois. À l'expiration du délai, avertit la douane, les marchandises sont placées sous la responsabilité entière des douanes et aucune revendication de propriété des importations ne peut être invoquée. En outre, aucune mainlevée de marchandises ne sera autorisée après l'expiration du délai de dépôt, et ce, en application du code des douanes comme stipulé dans l'article 50 de la loi de finances 2008. La douane souligne, par ailleurs, que les contraventions liées au régime du dépôt de douane donneront lieu à un paiement d'amendes dont le montant variera en fonction de la nature de l'infraction. Cette opération contribuera sans aucun doute à soulager les ports souvent engorgés par des conteneurs en souffrance qui ont atteint en 2006 pas moins de 2 000 à 3 000 au niveau des 10 ports algériens depuis 1996, et rien qu'à Alger, il a été enregistré pas moins de 428 conteneurs en dépassement du délai légal et comportant des marchandises non déclarées par les propriétaires. Mohamed Abdou Bouderbala, directeur actuel des Douanes algériennes, qui en a fait une priorité, s'est préoccupé de cet aspect contraignant qui porte préjudice à la fois aux ports et à l'économie nationale et ce, dès son accession à ce poste de responsabilité en juin 2006, en lançant de multiples opérations, dont entre autres, le recensement des marchandises en souffrance. Celui-ci, qui ne mâche pas ses mots pour reconnaître que “l'organisation actuelle des douanes a atteint un niveau qui ne peut plus faire face aux défis et autres échéances qui attendent l'Algérie”, s'est engagé, rappelons-le, depuis l'année dernière dans un plan de restructuration qui couvrira la période de 2007 à 2010. Bouderbala précisera alors qu'il touchera les ressources humaines, l'organisation interne, les conditions et les moyens de travail et le droit douanier. Autrement dit, l'institution douanière œuvrera, au moment même où l'Algérie négocie son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), pour lutter contre la contrefaçon et le blanchiment d'argent, le développement des ressources humaines à travers le recrutement et la formation continue, en plus du renforcement des moyens techniques et la réalisation de nouvelles infrastructures. Nabila Saïdoun