Lâché par l'un de ses alliés, Romano Prodi, chef du gouvernement italien, résiste aux appels à la démission en sollicitant la confiance des députés. Exercice difficile : Clemente Mastella, ministre de la Justice démissionnaire, a infligé un coup peut-être fatal à son gouvernement de coalition en lui retirant son soutien, le privant de sa majorité au Sénat. Le petit parti catholique (UDEUR) de ce dernier a joué un rôle vital en assurant à Prodi la majorité à la chambre haute. Le ministre a quitté le gouvernement à la suite de l'ouverture d'une enquête pour corruption portant sur ses agissements et ceux de son épouse. La droite, emmenée par l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, a immédiatement réclamé la démission du chef du gouvernement. Il Professore, qui n'entend pas démissionner, devait mouiller son tricot à la chambre des députés qu'ils devait exhorter pour éviter la crise politique. Son sort sera fixé aujourd'hui et au cas où Prodi serait contraint à la démission, les deux scénarios les plus probables sont la tenue d'élections anticipées ou la formation d'un gouvernement de transition en vue d'amender un code électoral largement tenu pour responsable de l'instabilité politique de la Péninsule. Prodi reste, cependant, capable de réserver encore des surprises en remportant des voix de sénateurs lors d'un vote de confiance. Sa coalition de centre gauche connaît des hauts et des bas depuis son entrée en fonction en mai 2006, au terme du scrutin le plus serré de l'histoire de l'Italie moderne. D. B.