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“Les cadres franco-algériens ne serviront pas de vitrine”
Akli mellouli de l'organisation des algériens de france à liberté
Publié dans Liberté le 06 - 02 - 2008

Depuis quelques mois, des cadres algériens vivant en France tentent de s'organiser en réseau pour donner à l'émigration algérienne une influence politique et économique proportionnelle à son importance numérique. Akli Mellouli fait partie des initiateurs du projet.
Liberté : Une organisation des cadres franco-algériens essaie de se mettre en place. Vous faites partie de ses animateurs. Quel est le sens de votre démarche et quels sont vos objectifs ?
Akli Mellouli : Aujourd'hui, on part tous d'un constat qu'on est peu visibles parce que pas très organisés. C'est donc important d'arrêter de croire que tout vient des autres. Nos malheurs peuvent aussi venir de nous, de notre incapacité à nous organiser et à nous mobiliser.
À partir de là, nous avons décidé de réfléchir parce que les Franco-Algériens ont une spécificité. L'histoire entre la France et l'Algérie est complexe. Il y avait donc besoin de travailler, d'apporter notre contribution. L'idée est toute simple : créer un espace à la fois ouvert et un un lieu de ressourcement où l'on peut se reconfigurer, se recharger, se reconstruire, s'alimenter.
Parce qu'il faut que les gens retrouvent ce qu'ils sont tout en se projetant dans l'universel. L'idée c'est de travailler sur la convivialité, de mettre en synergie un certain nombre de gens qui ne se rencontreraient pas si l'on n'avait pas cette idée.
En même temps, il s'agit de mobiliser l'élite pour aider une certaine catégorie de la population en vue d'un nivellement par le haut. On a fêté les 100 ans de l'émigration algérienne en France. Après un siècle, il est temps de montrer notre présence, de nous rendre visibles et lisibles, et de montrer qu'on est bien dans cet espace franco-algérien. On est Français avec nos origines. On peut réfléchir au codéveloppement avec l'ensemble des acteurs, ici et en Algérie.
Un certain nombre d'organisations (d'étudiants, de médecins, d'entrepreneurs et d'industriels... ) sont déjà en place. Votre organisation va-t-elle fédérer ce qui existe ou alors s'agit-il d'un autre cadre ? Quelles seront ses relations avec les autres ?
C'est très simple : nous, c'est un espace ouvert. C'est important qu'il y ait des problématiques qui s'organisent. Le tout est de créer un fil conducteur, un fil rouge. Nous, nous essayerons d'être ce fil rouge, de mettre en relation puisqu'à un moment, il faudra bien mettre les gens en lien avec les entreprises, qu'elles soient d'ailleurs franco-algériennes ou autres, pour justement gagner en efficacité et avoir des résultats. On va réfléchir au coaching, au parrainage par des réseaux.
L'espace franco-algérien se veut quelque chose qui est dans la neutralité, qu'elle soit politique ou religieuse. Il est là pour accompagner les initiatives, les amplifier et apporter une plus-value, mais pas pour se substituer à ce qui est déjà en place. Il est important qu'il y ait des réseaux d'étudiants, de journalistes, d'hommes d'affaires. L'espace va créer les synergies entre l'ensemble de ces acteurs.
Il peut apporter un soutien à leur action. En même temps, il va au-delà puisqu'il va proposer un travail sur la mémoire, la diversité et la mise en relation. Il va pousser les entreprises à mettre en place des bureaux d'aide à la création de sociétés.
Jusque-là, deux réunions ont été tenues. Le démarrage est-il laborieux ou plutôt prometteur ?
Les deux à la fois, mais plus prometteur tout de même. Uniquement à mon niveau, j'ai rencontré des gens que je n'aurais pas rencontrés sans cet espace. Sans vouloir que cela me serve à titre personnel, ça me sert quand même puisque j'ai rencontré des gens intéressants.
Maintenant, on voudrait passer à l'étage supérieur de la fusée : on a un site Internet, on va mettre des choses en ligne. On a commencé à travailler sur des thématiques. ça commence à devenir dur. Comme on veut que ce soit démocratique et que ça parte d'en bas, il y a toutes les problématiques qui se posent.
Une des préoccupations récurrentes quand il s'agit de la communauté algérienne en France, c'est celle de la suspicion. On se demande qui est derrière qui, qui manipule qui ? Comment faire pour éviter ce genre de questionnements qui retardent les échéances, comment faire pour rassurer les gens ?
La manipulation ne me pose pas de problème personnellement. Si je suis manipulé et que je sers l'intérêt général, j'aurai atteint mon objectif. Si je suis manipulé et que je sers des intérêts particuliers, là il y a effectivement un hic.
Mais plus il y aura du monde à manipuler, moins nous serons manipulés parce que ces choses s'annihilent les unes les autres. L'intérêt, c'est qu'il y ait le plus grand nombre derrière et que les gens s'y intéressent. C'est vrai qu'à chaque fois qu'on parle de l'Algérie ou des Franco-Algériens, on a toujours l'impression qu'il y a une manipulation comme si la révolution devait être quelque chose de permanent. Mais on n'est pas dans le coup d'Etat permanent.
Il faut qu'on travaille pour que ces questions ne se posent plus. Je dis aux gens : jugez-nous sur les actes. Des gens me demandent si ça ne sert pas l'Etat algérien.
Mais si ça sert l'Etat algérien et ça sert les Algériens, c'est l'objectif. Si ça sert l'Etat français et ça sert aussi les Algériens, c'est positif. Il ne faut pas simplement que ça serve certaines personnes au détriment de l'ensemble. Je n'ai pas de réponse à apporter à ça.
En ce qui me concerne et concernant beaucoup de gens qui sont avec moi, il y a une trajectoire qui parle pour nous. Si l'on sent que ça ne va pas dans le sens que l'on souhaite, on le dira et on arrêtera. Personnellement ça me coûte plus d'être dedans que dehors. J'ai une notoriété, y compris sur des réseaux beaucoup plus larges avec des Tunisiens, des Marocains et des Africains.
Certains d'ailleurs ont vu dans mon engagement ici un repli de ma part. J'ai expliqué qu'il y avait quelque chose de spécifique entre la France et l'Algérie. On a une histoire avec les Juifs, avec les pieds-noirs. On a donc besoin d'un espace particulier. Si l'on peut changer les préjugés sur notre représentation, on aura déjà fait un grand pas.
Vous serez une force de proposition vis-à-vis des autorités françaises ou aussi algériennes ?
Les forces de proposition ne sont pas destinées à tel ou tel. Elles sont destinées à ceux qu'on essaie de mobiliser. Par exemple, si en travaillant sur l'Euromed on a des propositions, on les transmettra aux uns et aux autres. À titre personnel, j'en ai marre d'être immigré ici et émigré là-bas.
Votre travail semble s'inscrire dans le cadre de la “diversité” prônée par le président Sarkozy au pouvoir et qui se manifeste par la nomination de ministres d'origine immigrée comme Rachida Dati, Fadhéla Amara. De votre point de vue, c'est une vraie politique ou c'est tout simplement de l'affichage ?
Quand vous découlez du fait du prince, vous êtes une vitrine. Après, vous pouvez toujours vous défendre, vous agiter.
Nous, ce que nous voulons construire, c'est une place politique qui ne soit pas une vitrine. Je veux bien discuter projet contre projet avec Amara et Dati.
Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de profond derrière leur nomination. À leur place, en entendant le discours (de Sarkozy) au Sénégal sur la colonisation, ou encore des propos discriminants et néocolonialistes comme traiter les émigrés de délinquants, je ne resterai pas dans ce gouvernement. Nous, nous avons une colonne vertébrale.
On ne se trompe pas de combat. On est les dignes héritiers de révolutionnaires qui se sont soulevés contre l'occupation, et toutes les occupations aujourd'hui qu'elles soient physiques ou morales.
On veut créer les conditions pour que les nouvelles générations aient aussi la capacité de se soulever. Il faut de la profondeur politique et sociétale pour s'opposer. On y travaille.
Allez-vous faire appel à des compétences qui sont en Algérie ou vous limiteriez-vous aux Franco-Algériens ?
Si, on veut créer des passerelles bien sûr, on va y faire appel. Nous ne disons pas que l'universel c'est l'Occident qui dicte sa loi au reste de la planète. Il y a des richesses de l'autre côté. Bien sûr que nous devons travailler aux échanges intellectuels. Le monde ne sera jamais en paix tant qu'il y aura des poches de misère.
Travailler ensemble à un codéveloppement partagé, c'est permettre aux gens de choisir librement s'ils veulent se déplacer. Moi, je suis pour la mobilité sociale, économique et culturelle des hommes et des femmes.
La France a voté une loi au bénéfice de l'“immigration choisie” qui a été critiquée au motif qu'elle aurait pour objectif de vider les pays du Sud de leur substance intellectuelle. Mais ces cerveaux sont quand même marginalisés ou carrément ignorés dans biens des cas...
Moi, je ne suis pas un homme de l'indignation ni de posture. Je suis un homme de conviction. Quand un pays ne se développe pas, les gens partent de toute façon. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas que la France prenne la matière grise, mais la contrepartie qu'elle verse. L'éducation a un coût. On ne peut pas prendre les cadres d'un pays qui les a formés sans contrepartie. Nous avons un travail sur ce sujet. Nous devons réfléchir aux compensations.
On a bien organisé la mobilité des capitaux. On peut bien organiser la mobilité des hommes et des femmes.
Pour l'instant, je constate qu'il y a un traitement néocolonial de la mobilité. C'est l'hypocrisie française qui a fait que des sans-papiers restent bloqués ici. Ils n'étaient pas venus pour cela. Ce sont les lois qui les bloquent ici. Il y a des éléments de réflexion à apporter, nous allons y travailler.
Y. K.


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