Le président français, Nicolas Sarkozy, a tenu des propos insultants et provocateurs à l'égard des islamistes algériens. Ali Benhadj n'a pas apprécié le président français lorsqu'il a déclaré que l'Algérie menaçait d'être dirigée par les talibans, argument par lequel il a justifié son soutien au gouvernement. Dans un entretien au journal Le Monde, l'ancien numéro 2 du FIS dissous considère que cette déclaration est une ingérence dans les affaires intérieures du pays et qu'il ignore la réalité du FIS dont les élus étaient des intellectuels et “pas des talibans”. L'avenir pourtant démontrera le contraire, et aujourd'hui encore, ceux qui commettent les attentats au nom du parti dissous pour l'instauration d'une république islamique ne sont pas très éloignés de l'image des talibans. Quand le régime des mollahs parrainait ouvertement le FIS dissous, ce n'était pas de l'ingérence ! C'est vrai aussi que la France de Chirac, de Sarkozy est loin d'être complaisante et laxiste avec les islamistes comme le fut celle de Mitterrand. Cette réaction de Benhadj pourrait bien suggérer son soutien et sa caution aux menaces du GSPC (Al-Qaïda Maghreb) de frapper les intérêts français. Ce n'est pas tant l'alignement de Sarkozy sur les Américains qui dérange les islamistes algériens, dont Benhadj se veut le porte-parole, mais le durcissement à leur égard qui leur limite le mouvement et la liberté d'action. Bien plus, puisque Sarkozy a proposé son aide à l'Algérie dans son combat contre le terrorisme. Toutefois, l'ancien dirigeant islamiste voudrait expurger le GSPC de son étiquette Al-Qaïda, organisation à laquelle le groupe terroriste a prêté allégeance et label sous lequel il revendique désormais ses attentats, pour on ne sait quelle raison. À moins que se cache derrière une volonté d'en faire un partenaire pour sa prétendue conférence nationale “sans exclusive” pour une issue politique à la crise du pays. Al-Qaïda, pour Ali Benhadj , n'a pas d'existence sur le terrain, donc réelle, elle n'existe que dans les médias algériens. Comprendre les journaux. D'ailleurs à aucun moment, il ne condamne les attentats puisque, selon lui, la nébuleuse d'Oussama Ben Laden est surdimensionnée et opère pour les intérêts du régime. Ce même régime qu'il accuse de pousser les jeunes à prendre le maquis. Un autre argument pour dédouaner son fils, Abdelkahar, qui a rejoint le maquis en octobre 2006, dont il dit ignorer le sort alors qu'il est montré dans une vidéo au maquis. Pourtant, récemment, il a été lui-même aperçu à Azazga (Tizi Ouzou) lors du grand ratissage de Yakourène. Faisait-il du tourisme ? Des informations ont fait état d'une tentative de savoir si son fils terroriste n'est pas parmi ceux abattus par les forces de sécurité. Comment s'aventurer dans cette région quand on met en doute l'authenticité de la vidéo ? Tout est douteux, selon lui, hormis ce qu'il propose. Et ce qu'il propose est une conférence nationale, quitte à ce qu'il ne participe pas lui-même, laissant la place à Aït Ahmed, Mehri, Hamrouche, Ahmed Taleb, Ali Yahia qui ont pour point commun l'appel à une solution politique et sont de véritables démocrates. En fait, c'est un remake de Sant'Egidio dont le contrat préconisait l'instauration de “la loi légitime”, la chari'a, base de la république islamique que Benhadj continue de revendiquer. Pas moins que le retour vers le passé et la récréation du FIS dissous dont il est presque le seul à revendiquer sa réhabilitation comme au jour de sa création. Djilali B.