La question se résume au sort qui sera réservé au ministre de l'Intérieur, Noureddine Zerhouni, qui a joué un rôle considérable dans l'aggravation de la crise de Kabylie. Le changement opéré dans l'Exécutif fait renaître chez l'opinion l'espoir de voir la crise de Kabylie, qui n'a que trop duré, connaître son épilogue. D'autant plus que le successeur de Benflis est un enfant de la région qui s'est distingué par ses multiples appels au dialogue pour résoudre cette question. Mais cela pourrait-il suffire pour venir à bout d'un problème qui commence à peser sur la vie nationale ? En effet, la question se résume au sort qui sera réservé à un ministre, en l'occurrence celui de l'Intérieur, Noureddine Zerhouni, un proche du président Bouteflika, qui a joué un rôle considérable dans l'aggravation de la crise de Kabylie, avec ses nombreuses maladresses commises à un moment où un responsable d'un tel rang de l'Etat aurait dû plutôt privilégier la voie du dialogue. La première inconnue est donc celle-là. Zerhouni, ce personnage controversé, continuera-t-il à sévir en multipliant les provocations à l'égard d'une région, dont la population, comme partout dans le pays, n'aspire qu'à vivre dans la quiétude et la dignité ? En tout cas, sa mise à l'écart ou son maintien constitueront un signe fort de la volonté des responsables de l'Etat de régler ou non cette crise qui s'enlise. Plusieurs sources affirment que l'option d'un changement à la tête du ministère de l'Intérieur aurait été retenue. Zerhouni, d'après elles, quitterait son poste à la faveur de ce remaniement, officiellement pour raison de santé. Son remplaçant serait désigné parmi deux membres du gouvernement Benflis. Toutefois, même si le nom du ministre de l'Environnement et de l'aménagement du territoire, Cherif Rahmani, a été évoqué, la balance pencherait plutôt pour l'actuel ministre des Transports, Abdelmalek Sellal, qui avait déjà occupé ce poste dans le gouvernement dirigé par Smaïl Hamdani. A contrario, si Zerhouni est effectivement maintenu, il sera difficile de tenter quoi que ce soit dans cette direction, car le responsable est persona non grata dans cette région en raison de sa mauvaise gestion de ce dossier, notamment dans les premiers jours de l'éclatement des douloureux événements du Printemps noir. Au cours de sa sortie hier après son limogeage, le désormais ex-Chef du gouvernement, Ali Benflis, n'a pas manqué de faire allusion à la différence de point de vue qui existe entre lui et “son” ministre de l'Intérieur sur le dossier. “Moi, je suis pour le dialogue avec toutes les parties sans exclusive et quand on parle de délégués extrémistes, je ne rentre pas dans ces considérations”, notait Ali Benflis. La déclaration sonne bien sûr comme une réponse aux propos tenus par Yazid Zerhouni qui, au lieu de tenter de détendre les rapports entre le pouvoir central et la région, s'adonne à un étrange échange d'“amabilités” avec les délégués radicaux du mouvement. Le retour d'Ahmed Ouyahia au poste de Chef de gouvernement pourrait augurer des jours meilleurs pour la région qui connaît ces derniers temps une situation très difficile sur les différents plans de la vie politique, économique et sociale. Le secrétaire général du RND, qui n'avait de cesse d'écorcher les responsables de l'Etat leur reprochant de “manquer d'imagination et de courage politique” dans la gestion de la crise de Kabylie, réussira-t-il à renverser la vapeur en faveur d'une solution rapide et juste de cet épineux problème ? Attendons pour voir. H. S.