Devant l'indifférence de la communauté internationale, qui laisse Israël tuer à petit feu les Palestiniens de Gaza, des milliers d'écoliers ont formé une interminable chaîne humaine dans l'espoir de réveiller les consciences et mettre fin au drame humanitaire. Sur quarante kilomètres sur l'axe Salahedine qui traverse la bande de Gaza de Rafah au sud jusqu'à Beit Hanoun, des milliers d'écoliers palestiniens, des établissements scolaires des différentes villes, ont formé une chaîne humaine pour protester contre le blocus imposé par l'armée de l'Etat hébreu à ces territoires palestiniens. Les écoliers, auxquels se sont joints des adultes, portaient des pancartes portant des slogans du genre : “Le siège de Gaza ne fera que nous renforcer” ; “Le monde a condamné Gaza à mort” ou “Sauvez Gaza”. Prenant ses dispositions pour ne s'impliquer directement dans l'opération, le Hamas a laissé le soin de l'organisation au Comité populaire contre le siège de Gaza (PCAS), un groupe dirigé par le député palestinien Jamal Al-Khoudari. “Il s'agit d'une activité pacifiste et civilisée qui permet aux gens d'exprimer leur rejet du siège et de la punition collective”, a déclaré ce dernier à la presse. “Nous poussons un cri d'alarme pour que le monde réagisse”, a-t-il ajouté. Selon le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, cette manifestation est “un message adressé à la communauté internationale et à l'occupation israélienne et j'espère qu'ils le saisiront en levant le siège”. Cette manifestation a pour objectif de sensibiliser le monde sur la gravité de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, contrôlée depuis le mois de juin 2007. En effet, c'est un bouclage total qui est imposé aux Palestiniens, qui font l'objet d'une punition collective de la part d'Israël. Les rares points de passage entre la bande de Gaza et Israël, déjà souvent fermés, le sont quasiment en permanence, empêchant biens et personnes de circuler. Israël a renforcé la clôture de Gaza à la mi-janvier en imposant un blocus en riposte à des tirs de roquettes. Face à la raréfaction des produits alimentaires et autres carburants, les Palestiniens s'étaient rués en territoire égyptien pour se ravitailler en passant par des brèches ouvertes à l'explosif et au bulldozer dans le mur marquant la frontière à Rafah. Redoutant des débordements, les forces de sécurité israéliennes se tenaient prêtes pour y faire face à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Israël craignait que la chaîne humaine ne se mue en une marche vers le territoire israélien, qui pourrait dégénérer si les manifestants tentaient de forcer leur chemin à travers la clôture de sécurité. Pour combattre tout débordement, le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, a indiqué que celle-ci a été mise “en état d'alerte avancé” et que “de très importants effectifs” ont été déployés dans la région sud d'Israël. L'alerte s'étend également à l'armée, dont le porte-parole a de son côté affirmé que “l'armée est prête, quel que soit le scénario choisi par les Palestiniens”. K. ABDELKAMEL