Ils sont environ 90 000 chefs d'entreprise d'origine algérienne installés en Europe dont la majorité se trouve en France. A travers ces données inspirées de l'Insee, le cnes, dans son projet de rapport, se propose d'aller à la conquête du potentiel que constitue la communauté algérienne de France et sa participation dans le développement économique et social du pays. Au chapitre des transferts vers l'Algérie en provenance de cette communauté établie en France, l'étude du Conseil national économique et social (cnes) fait ressortir un flux de plus de 157 millions de dollars pour la seule année 2001. Curieusement, en 1998, cette “cagnotte” pour la balance nationale des paiements était plus importante, oscillant autour de 282 millions de dollars, constituée essentiellement par des économies sur salaires, pensions et retraites ainsi que des mandats de poste. Le même sens décroissant est d'ailleurs observé sur ces rapatriements de devises aussi bien à partir de la Tunisie que du Maroc. S'agissant des opérations de change effectuées par nos ressortissants, elles sont estimées en 2001 à 26 millions de dollars contre 37 millions en 2000. Déplorant l'absence de données fiables à même de permettre une évaluation précise, le cnes note l'inexistence de mécanismes d'incitation en direction de l'épargne de nos émigrés et souligne même une fuite de capitaux vers l'Europe, justifiée par le manque d'encouragement sur les réelles opportunités d'investir en Algérie. A ce titre, l'inexistence d'une banque algérienne en France qui se spécialiserait dans la collecte de l'épargne en devises est mise en exergue par l'étude. Dans ses recommandations pour favoriser une meilleure contribution de notre communauté établie en France, le cnes préconise un redéploiement institutionnel à travers les missions diplomatiques et consulaires. Au chapitre de l'innovation, l'organisation de M. Mentouri appelle à la création d'une banque dans l'Hexagone et appuie son analyse sur un comparatif avec ce qui a été entrepris dans ce sens par la Tunisie et le Maroc. Plus loin, l'étude préconise l'organisation de journées d'étude visant à recueillir les propositions des compétences nationales à l'étranger, un redéploiement du tourisme communautaire avec des formules appropriées, le recensement du gisement entrepreneurial au sein de cette communauté, sans omettre de signaler la nécessité d'éradiquer le marché du change parallèle. Sur cette dernière question, l'idée du cnes consiste en des actions à mener sur la révision des critères liés à l'importation des véhicules d'occasion et par l'institutionnalisation d'officines privées de change de devises. A. W.