L'Union africaine est en train de mettre en place “la Force africaine en attente” dans cinq sous-régions (Afrique du Nord, Afrique de l'Est, Afrique de l'Ouest, Afrique centrale et Afrique australe), qui pourra ainsi intervenir “dans la prévention des conflits et dans des conflits en Afrique”. C'est ce qu'a annoncé hier le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, en marge des travaux à huis clos du Caert. Pour M. Messahel, cette force figure dans l'architecture du continent de paix et de sécurité et sera constituée en l'an 2010. À la question de savoir si la création de la force africaine vise à contrecarrer les Forces américaines pour la sécurité sur le continent africain (Africom), “la question d'Africom n'est pas un point de l'ordre du jour à l'Union africaine”, a déclaré le ministre, en précisant encore : “Quand il s'agit de paix et de sécurité en Afrique, cela concerne les pays africains.” D'après lui, “l'Afrique veut se prendre en charge elle-même”, mais elle sera “évidemment accompagnée par nos partenaires traditionnels”, à savoir l'ONU, les Etats-Unis, l'Union européenne, les autres ensembles régionaux et pays, dans le cadre de la coopération internationale. Le directeur du Caert, Boubakar Diarra, a, quant à lui, refusé tout commentaire sur Africom. Il a aussi estimé que “le terrorisme a transformé la région sahélienne”, citant notamment la contrebande, le trafic de drogue et les autres “crimes organisés finançant le terrorisme”. M. Diarra a, cependant, reconnu que les inquiétudes des Occidentaux trouvent leur justification dans “l'amplification et la médiatisation” des actes terroristes en Afrique du Nord, en général, et dans le Sahel, en particulier. La question de l'implantation d'Africom a été tranchée par Ramtane Lamamra, nommé fraîchement au poste de commissaire à la paix et la sécurité au cours de la XXe session ordinaire de l'UA, qui s'est tenue du 31 janvier au 2 février derniers à Addis-Abeba (Ethiopie). “Africom reste en Allemagne”, a confié l'ancien ambassadeur d'Algérie auprès de l'ONU. Interrogé sur les craintes réelles ou démesurées des Occidentaux concernant la nuisance du terrorisme en Afrique, ce dernier a assuré qu'“à l'heure de la mondialisation, le terrorisme menace le monde” et que “les Africains pourraient s'inquiéter du terrorisme en Europe et ailleurs”. H. A.