élevée au rang de daïra à la suite du découpage administratif qui remonte au début des années 1980, Bouhanifia pouvait se passer de ce statut pour asseoir sa notoriété car nantie de l'étiquette de capitale thermale depuis des lustres. Cette distinction a fait de cette ville l'attrait principal pour toutes les autorités de la wilaya de Mascara et en conséquence bénéficie d'une attention particulière. Ainsi, il suffisait aux élus locaux de formuler une demande relative à la réalisation d'un quelconque projet pour que cette opération soit retenue, inscrite et concrétisée dans un délai relativement court. À ce titre, toutes les faveurs sont accordées à cette ville, réputée pour ses eaux thermales, et qui enregistre à longueur d'année un nombre important de visiteurs et de curistes issus de toutes les couches sociales. En dépit de tous ces superlatifs, la ville de Bouhanifia reste une petite ville sale, mal entretenue et envahie par des animaux. Les visiteurs sont désolés à la vue des chiens errants, des ânes et autres volailles traversant les principales artères de la ville en toute quiétude de jour comme de nuit. Même l'environnement n'est pas respecté dans cette ville dominée par la présence de bergeries, d'étables et d'enclos, qui abritent des vaches, des moutons et des poules au cœur même de la ville. Certes, la ville est située dans une région à vocation agricole et où l'élevage est pratiqué à grande échelle, mais l'aspect dominant reste le tourisme, une activité incompatible avec la triste réalité que découvrent les visiteurs. Pourtant, les élus locaux ont été instruits pour lutter contre l'habitat précaire et sommer les résidants à fixer leur choix entre une habitation en cité urbaine ou la campagne, mais certains s'accrochent aux deux possibilités, à partir du moment où ils ne sont pas menacés d'expulsion. Outre ces éléments négatifs, le tableau est noirci par la présence de décharges sauvages, de déchets déversés sur la chaussée et… de la bouse et autres excréments des bêtes qui attestent de l'indifférence affichée par des citoyens indisciplinés et qui constituent le revers du décor d'une ville censée être propre. A. B.