Il faudra bien convenir que sur ce registre, la France, particulièrement avec l'avènement de l'ère Sarkozy, a pris une longueur d'avance sur l'administration Bush et, à bien y réfléchir, la politique maghrébine du gouvernement américain reste quand même dominée par l'approche sécuritaire. On s'accorde à dire que depuis 2001, les Etats-Unis accordent au Maghreb une attention particulière. On en voudra pour preuve le ballet de visites de décideurs américains comme le patron du Pentagone, Donald Rumsfeld, le patron du FBI, ou encore de hauts gradés du Pentagone, sans parler des responsables centraux de l'appareil diplomatique et des hommes d'affaires. De quoi susciter les commentaires les plus audacieux qui s'épanchent volontiers sur la détermination US, de tenir la dragée haute à une Europe, et plus particulièrement à la France dans ce qui est considéré comme une zone d'influence. Cependant, peut-on véritablement parler d'une concurrence franco-américaine dans la région du Maghreb ? Il faudra bien convenir que sur ce registre, la France, particulièrement avec l'avènement de l'ère Sarkozy, a pris une longueur d'avance sur l'administration Bush et, à bien y réfléchir, la politique maghrébine du gouvernement américain reste quand même dominée par l'approche sécuritaire. Autant dire que le charme déployé par les Etats-Unis à l'endroit des pays maghrébins s'inscrirait plutôt dans leur stratégie de lutte contre le terrorisme et la recherche de moyens pour l'endiguer. N'est-ce pas que l'Oncle Sam, en matière de coopération sécuritaire, a eu les meilleurs échos de la part des pays de la région. Pourquoi alors sortir, dirions-nous trivialement, la grosse artillerie ? Puisque les poids lourds du Pentagone se sont bien acquittés de la tâche. Ceci pour dire que le besoin ne s'est jamais fait sentir, pour déplacer George William Bush, ou encore Condoleeza Rice pour plaider la cause américaine auprès des gouvernements du Maghreb. De deux choses l'une : ou bien les Américains se sentent en terrain conquis, auquel cas, ils estiment qu'ils n'ont pas besoin de trop en faire, ou bien la région du Maghreb, supposée zone d'influence des Français, ne constitue pas pour le moment, hormis sur le plan sécuritaire, une priorité dans le déroulement de leur politique étrangère. Z. B.