Dans sa globalité, la presse marocaine, jusqu'à présent, ne fait état d'aucune revendication d'une quelconque organisation intégriste qui soit des attentats meurtriers perpétrés à Casablanca, ayant fait, rappelons-le, 41 morts et une centaine de blessés. L'ensemble des quotidiens, qui ont traité l'événement chacun à sa manière, s'accorde à appuyer l'idée qu'il s'agit là du “terrorisme international”. Dans son édito, le quotidien Libération soutient clairement que “cet attentat n'est guère une surprise et prétendre le contraire serait faire injure à tous ceux qui ont vu venir bien assez tôt, qui ont montré, démontré, alerté, pris des coups, y compris les plus ignobles pour avoir osé proclamer la vérité que l'aveuglement de beaucoup refusait ostensiblement de voir”, une manière pour l'auteur de cet écrit d'affirmer en filigrane la montée de l'islamisme au Maroc. L'un des plus grands quotidiens du royaume alaouite, en l'occurrence Le Matin, ouvre quant à lui sur le roi qui préside une réunion à Casablanca, consacrée à l'examen des répercussions des actes terroristes et revient sur l'événement par des déclarations officielles. Le quotidien El Bayane, pour sa part, marque un léger décalage par rapport au bilan et donne 39 morts et une soixantaine de blessés. Dans son édito, cependant, le journal montre un semblant d'agressivité et parle de groupes religieux, tels que Salafiya djihadia, Atakfir wa el-hidjra et les officines qui gravitent autour de ces organisations politiques intégristes, qui ne dissimulent pas leur admiration pour les mouvements terroristes du genre Al-Qaïda. Et d'étayer ces propos en affirmant que l'“entreprise criminelle est perpétrée par un réseau terroriste expérimenté dans la confection et l'utilisation d'engins explosifs de forte puissance. Sans aucun doute, ce réseau a bénéficié de ramifications à l'intérieur du pays et d'un prolongement international compte tenu du “professionnalisme” de ses membres qui, avec sang froid et synchronisation, ont exécuté leurs basses besognes”. Ce même journal remet sur le tapis la vraie question du danger islamiste et, fort de ses arguments, oppose, à l'occasion, un réquisitoire envers ceux qui, jusque-là, “ont osé nier les visées criminelles de réseaux démantelés dernièrement par les divers services de la sécurité avec la condamnation des membres arrêtés, doivent se rendre à l'évidence maintenant que les forfaits viennent d'être accomplis” et fustiger, aujourd'hui, plus que jamais “ceux qui, selon l'auteur de l'article, sous le prétexte fallacieux de défendre les libertés, ont réclamé à cor et à cri l'annulation pure et simple du projet de loi antiterroriste parce que, de leur avis, le Maroc n'est exposé à aucune menace”. L'hebdomadaire économique l'Economiste n'est pas resté en marge en ouvrant sur le bilan sanglant et de continuer sur l'aide que proposent les Etats-Unis et de finir par la similitude des attentats de Casablanca et de Riyad. L'Economiste a également reproduit la déclaration du ministre marocain de l'Intérieur, reprise d'ailleurs par l'ensemble des médias, qui précise que “le groupe terroriste était composé de 14 kamikazes, 13 sont décédés et le 14e, interpellé vendredi soir, était entendu samedi par les enquêteurs. Nous avons de fortes présomptions de contacts de ce commando avec des groupes étrangers”. N. S. APRES LES ATTENTATS DE CASABLANCA Solidarité du RCD A la suite de la série d'attentats qui a endeuillé des dizaines de familles marocaines, le collectif militant du RCD s'incline devant la mémoire des victimes comme il s'associe à la douleur des familles. Ces attentats infâmes, marqués du sceau de l'intolérance, maintes fois vécus en Algérie, nous rappellent que l'hydre intégriste n'a pas de frontières et que seule une solidarité effective peut l'enrayer. Le RCD qui a toujours dénoncé la violence islamiste entend, aujourd'hui, marquer sa fraternelle solidarité avec le peuple marocain.