Avec plus de soixante athlètes, l'Algérie a récolté deux distinctions, une en argent et une en bronze, dans cette participation aux Jeux olympiques, marquée par le scandale de l'athlétisme dans l'affaire du 5000 m. Si le judo a réussi une belle participation avec les premières médailles olympiques de son histoire, les autres disciplines potentiellement médaillables demeurent éloignées des objectifs qu'elles s'étaient fixés, notamment l'athlétisme et la boxe. Le travail a fini par payer pour la Fédération algérienne de judo. La stabilité qu'a connue l'instance de Mohamed Méridja, ces dernières années, a été payante. Judo : le travail et la stabilité Les médailles de bronze et d'argent, remportées respectivement par Soraya Haddad et Amar Benyekhlef, ne sont pas le fruit du hasard ou la conséquence d'un travail individuel dû à un talent exceptionnel, mais le résultat d'une œuvre de longue haleine qui a nécessité beaucoup de moyens. De l'avis de tous les concernés, de Mohamed Méridja au directeur technique national, Nacer Ouarab, en passant par les deux entraîneurs nationaux des filles et des garçons, en l'occurrence Hamid Chaâlal et Ahmed Moussa, la stabilité qu'a connue la fédération cette dernière décennie à tous les niveaux est la cause directe de ces résultats. Cela a permis de travailler sereinement en toute quiétude. L'Algérie qui domine le judo africain depuis plus d'une dizaine d'années a fini par passer au palier supérieur en gagnant des médailles olympiques. Cela avait commencé dès les Championnats du monde de 2003 en égypte avec les médailles d'Abderrahmane Benamadi et Soraya Haddad. Les prémices de médailles olympiques commencent à se dessiner. La récente médaille de bronze de la Béjaouie au tournoi de Paris, qui constitue une véritable revue d'effectif avant les Jeux olympiques, a confirmé la montée en puissance du judo algérien. La consécration a eu lieu ici à Pékin. Le scandale de l'athlétisme Cette édition des Jeux olympiques restera incontestablement comme un mauvais souvenir pour l'athlétisme algérien, lequel outre des résultats catastrophiques, a été éclaboussé par le scandale du 5000 m. On ne sait par quel raisonnement, les responsables, qui avaient financé la préparation de l'athlète Khoudir Aggoune pour cette distance, lequel a réalisé les minimas A, ont décidé d'engager à sa place un autre, Saïdi-Sief Ali, avec un minima B. Conséquence, Aggoune a refusé de courir le 10000 m dans lequel il avait été inscrit à son insu, et provoque un véritable scandale dans la capitale chinoise. L'absence d'un véritable chef de mission pour l'athlétisme, après le refus du directeur technique national, Boubrit, de rallier Pékin, a inévitablement contribué à compliquer la situation, bien qu'un intérimaire, Mohamed Hocine, ait été désigné pour le suppléer. Résultat, Aggoune a fait le déplacement en Chine pour rien, et Saïdi-Sief Ali est passé complètement à côté de son sujet dans le 5000 m qu'il a couru. Avec les 14'15'' réalisés, il n'a fait que raviver les critiques en direction de la fédération. Il a, en effet, confirmé que le choix de la FAA n'était pas juste. Voilà une affaire qui ne doit pas rester sans suites. La balle est dans le camp de la tutelle. Par ailleurs, les déceptions n'ont pas manqué, surtout dans le 1500 m hommes. à signaler la révélation du 800 m, Nadjim Manseur, qui nécessite une prise en charge rapide. Les ratages et les espoirs de la boxe Sept boxeurs algériens ont fait le déplacement de Pékin et rentreront bredouilles à Alger. Si les résultats sont logiques pour un certain nombre d'entre eux, soit en raison de leur inexpérience ou de leur niveau pas assez élevé pour rivaliser avec les meilleurs, d'autres ont été victimes de l'arbitrage, ou de leur excès de confiance. L'on citera Benchebla et Chadi qui, en dépit de tout leur talent, ont fait les frais d'un arbitrage maison. Le nombre de fois où l'on voyait nos deux boxeurs adresser des coups comptabilisables à leurs adversaires, alors que les référés les attribuaient à ces derniers étaient fort nombreux. Naoufel Ouatah a été, quant à lui, victime de son excès de confiance et du tapage qui a été fait au sujet de son niveau, prétendument élevé. Les déclarations fracassantes, qu'il a faites à son arrivée à Pékin, dans lesquelles il affirmait qu'il allait remporter l'or ne lui ont sûrement pas rendu service. Ceci étant, l'accession de trois pugilistes aux quarts de finale, tous prometteurs, devrait être perçue comme une satisfaction. Le travail doit se poursuivre, si on veut récolter des médailles à Londres en 2012. L'important, c'est la participation pour les autres Quant aux autres disciplines, cyclisme, tennis de table, escrime, volley-ball, natation, aviron…, l'important c'était la participation, car on ne pouvait rien espérer d'eux en raison de leur niveau tout juste compétitif à l'échelle régionale ou continentale. Ce sont des athlètes qui ont réussi les minimas ou gagné leurs qualifications, ouvrant droit à une participation. K. A.