Devant l'avalanche des dépenses de la rentrée qui obscurcit leur horizon, bon nombre de familles ont dû s'endetter auprès de certains prêteurs pratiquant l'usure sans scrupule aucun. À quelques semaines de la rentrée scolaire 2008-2009, qui coïncidera cette année avec le mois de Ramadhan, les libraires et autres revendeurs d'articles scolaires et de vêtements d'enfants, s'évertuent à stocker la marchandise pour mieux “gérer” la hausse des prix. Les premiers échos font état d'une hausse substantielle sur presque tous les articles scolaires et les Tissemsiltis qui tiennent à ce que cette rentrée ne grève pas trop leur budget, se sont rabattus sur le souk hebdomadaire de Hassi F'doul, en quête de la bonne occasion à saisir. En pure perte d'ailleurs, car à leur grand étonnement, certains prix étaient pratiquement inaccessibles. En effet, le tablier de qualité médiocre, affichait entre 450 et 800 DA pour les tailles de 12 à 16 ans, alors que les faux jeans étaient cotés entre 750 et 1 200 DA. Les robes naviguent entre 850 et 1 500 DA et les autres vêtements à l'avenant. Côté fournitures scolaires, tirées sûrement d'un stock mort de l'année passée, elles sont “ressuscitées” par des jeunes à des prix raisonnables. Les cartables et sacs à dos de qualité douteuse sont cédés entre 280 et 400 DA, selon leur capacité. Quant à ceux de meilleure qualité, ils s'affichent entre 650 et 1 000 DA pour le cartable et entre 500 à 850 DA pour le sac à dos. Ces prix sont pratiqués, faut-il préciser, chez les revendeurs occasionnels et autres marchands à la sauvette, car au niveau des magasins, c'est une toute autre histoire... Tout ceci, en attendant l'achat des manuels scolaires. Pour ces derniers, on croit savoir que les lots de livres de classes d'examen du primaire (6e) et du moyen (BEM) coûteraient respectivement entre 1 500 et 2 500 DA en moyenne. Pour ceux de la 3e AS, le lot dépasserait les 3 000 DA. Devant cette avalanche de dépenses qui obscurcit leur horizon, bon nombre de familles ont dû s'endetter auprès de certains prêteurs pratiquant l'usure sans scrupule aucun. D'autres se sont déplacées à Oran pour contracter des prêts sur gage. Restent la fripe et autres livres d'occasion pour les nécessiteux et autres démunis. Voilà la réalité du terrain que certains responsables veulent dépasser par des déclarations qui se veulent être rassurantes et par des engagements sans lendemain, pour atténuer l'impact sur le pouvoir d'achat et sur les conditions de vie de plus en plus pénibles des citoyens. Ces derniers n'ont pas besoin d'autres instruments de mesure, pour se rendre à l'évidence qu'il y a faillite dans le système de régulation mis en place par l'Etat. ABED MEGHIT