La compagnie nationale Air Algérie compte renforcer sa flotte avec onze avions. C'est à l'occasion d'une assemblée générale tenue samedi dernier sous la houlette de Abdelwahid Bouabdallah, le président-directeur général de la compagnie nationale que cette décision a été prise. Les onze avions en question sont de deux types : sept d'entre eux sont modules 150 places et quatre d'entre eux sont modules 70 places, nous précise-t-on de source proche de la compagnie nationale. “Nous avons décidé de développer la flotte nationale en la renforçant de onze avions, de manière à répondre à un besoin bien défini qui s'est exprimé”, indique un cadre d'Air Algérie expliquant qu'il y a eu “augmentation des lignes vers la France et l'Afrique et l'ouverture d'une ligne Alger-Pékin”. Cette décision de renforcer la flotte de la compagnie nationale qui, pour rappel, est la deuxième flotte aérienne d'Afrique, trouve également son fondement dans l'impératif “d'une densification du réseau par une augmentation des lignes et le remplacement d'une flotte usée”, explique-t-on. Il faut dire que ces deux raisons n'ont pas été les seules à motiver la décision de l'assemblée générale. Il y a également “une analyse de l'opinion et des doléances des citoyens à propos de la compagnie nationale”. À ce sujet, M. Bouabdallah avait expliqué dans un entretien accordé à Liberté, en réponse à une question relative aux retards des vols de la compagnie nationale que “c'est là un autre problème majeur que je connais bien et dont j'ai souvent souffert en tant que client puisque je prends toujours les vols d'Air Algérie. C'est un problème à dimensions multiples. Il y a des raisons internes à la compagnie et des raisons qui lui sont externes. L'une des principales raisons internes est liée à l'insuffisance de nos capacités flotte. Bien que la compagnie ait renouvelé une bonne partie de sa flotte vieillissante durant les dernières années, elle doit encore renouveler pratiquement le même nombre d'appareils. Comme vous pouvez l'imaginer, l'insuffisance des capacités et l'exploitation d'un bon nombre d'appareils trop âgés exercent une forte pression sur nos opérations en les mettant à la merci de tout incident. Toutefois, la situation s'est nettement améliorée depuis l'introduction des nouveaux appareils puisque notre taux de ponctualité a gagné quatre points entre le début 2006 et la fin 2007”. Il expliquera dans le même ordre d'idées que “ce taux — que je suis personnellement de jour en jour — évoluera de façon encore plus significative avec la livraison des nouveaux appareils quand nous aurons renouvelé l'ensemble de notre flotte. Ceci dit, il faudrait en même temps que nos procédures d'approvisionnement en pièces de rechange (…) soient rendues plus aisées ; car même des appareils neufs peuvent tomber en panne. Il y aussi les causes externes qui sont souvent en dehors des marges de manœuvre de la compagnie. Ce sont, par exemple, les mesures de sécurité. Celles-ci sont, certes, légitimes dans la situation que connaît le pays. Toutefois, avec la contribution de services de sécurité, je suis persuadé que nous pourrons améliorer grandement les choses sans sacrifier aux exigences de sécurité. C'est là, du reste, un dialogue que j'entends mener le plus vite possible avec les autorités concernées. Pour toutes ces raisons, je demande encore de la patience à nos clients, sachant que la plupart d'entre eux me comprendront car ils savent que je travaille pour eux.” NADIA MELLAL