L'entêtement du président de la Fédération algérienne de football dans cette affaire du RC Kouba ressemble à s'y méprendre à celui du ministre de la Jeunesse et des Sports sortant dans l'amendement de la loi régissant le sport algérien, notamment le fonctionnement des fédérations sportives. On se rappelle de l'opiniâtreté dont avait fait preuve Yahia Guiddoum dans la limitation du nombre de mandats des présidents de fédération, particulièrement en ce qui concernait la FAF, point qui exposait l'Algérie à des sanctions de la part de la puissante FIFA, laquelle exigeait l'application de ses statuts. Raisonnable, le ministre avait accepté de faire une entorse à la règle en excluant la FAF de cette mesure, évitant du coup à l'Algérie d'être victime de sanctions de Joseph Sepp Blatter. Aujourd'hui, c'est Hamid Heddadj qui met le football algérien en danger par son entêtement à refuser d'appliquer les décisions du Tribunal arbitral du sport international (TAS), lesquelles lui enjoignent de faire accéder le RC Kouba en première division, car ayant constaté l'inexistence de la responsabilité du club dans l'affaire Khellidi. Le point de similitude le plus surprenant dans cette affaire avec celle de limitation des mandats et l'argument mis en avant par les deux concernés, en l'occurrence Yahia Guiddoum et Hamid Heddadj, est leur référence à la souveraineté nationale, qui se trouverait bafouée par une application des statuts de la FIFA, ou de la décision du TAS international. On ne peut que s'interroger sur cette manière de faire du patron du football national, qui sait mieux que quiconque que la FIFA ne plaisante guère dans ce genre d'affaires, d'où le danger qu'il fait courir au sport roi algérien. En effet, autrefois victime de cette situation, le premier responsable de la Fédération algérienne de football se transforme en bourreau, en s'appuyant sur le même argument, que lui opposait la tutelle à l'époque dans son combat pour éviter à l'Algérie la colère de Blatter. Incroyable mais vrai, désormais les rôles sont inversés et c'est Heddadj qui expose notre football aux foudres de la FIFA, par son refus de se soumettre aux directives en provenance de Lausanne, dans une affaire où son tort avait été clairement établi par le TAS, sans que celui-ci rende une sentence exécutoire, contrairement au TAS international plus ferme dans ses conclusions. Reste à savoir jusqu'où ira le président de la FAF dans sa fuite en avant, dont les conséquences seront, sans nul doute, gravissimes pour le football algérien, qui n'a pas besoin de ce coup du sort alors qu'il traverse une des périodes les plus sombres de son histoire ? Incapable de relever la tête, que ce soit au niveau des sélections nationales ou des clubs, dont les résultats reflètent la qualité lamentable de la gestion, le sport roi national risque de ne plus relever la tête, si jamais l'instance suprême du football mondial s'amuse à sévir dans cette affaire où les tenants et les aboutissants sont clairs et ne nécessitent pas autant de tergiversations dans la mise en œuvre des textes de loi y afférents. Un peu de bon sens n'a jamais fait de mal à personne. Bien au contraire, c'est l'entêtement qui peut conduire au désastre, et Heddadj semble foncer en plein dedans comme dans un mur. K. Abdelkamel