C'est une nouvelle opération à peine voilée contre le pouvoir d'achat des couches populaires - loin de concerner le salaire décent - qui sont littéralement touchées de plein fouet par la nouvelle hausse des prix des produits de première nécessité, ainsi que par la folie de la mercuriale des fruits et légumes, qui connaît une hausse vertigineuse, et ce, depuis le mois de mars dernier. Subséquemment, des pratiques de concurrence inacceptables et surtout déloyales sont observées et pratiquées sur des consommateurs sans protection. Un mandataire, qui a voulu garder l'anonymat, s'exprimera en ces termes : «On ne veut pas d'intermédiaires et on réclame plus de considération vis-à-vis de notre profession et à notre égard contre ces irascibles personnages sans scrupules. C'est à l'Etat de séparer le bon grain de l'ivraie. Ici, je parle en connaissance de cause, car c'est trop !» Dans cette comédie en trois temps à la Vaudeville, on parle sur cette problématique de la gestion du marché qui perdure, et ce vu la non-concertation des professionnels sur le devenir de ces sites qui se comptent sur le bout des doigts au niveau de la wilaya de Mascara, dont on dit à vocation agricole. L'ancienne Cofel de Tizi, qui dispose d'une importante superficie, abandonnée depuis l'époque des souks el fellah et qui demeure fermée, peut en tout cas remédier à l'organisation de cette profession de mandataire livrée aux quatre vents. La Coopsem, sise a Tizi, est un autre atout qui demeure négligé. Malgré l'existence de ces sites capables de pallier aux insuffisances, on remarque un certain non-conformisme dans ces actions vitales de la part de ce qui sont censés gérer la vie active de la wilaya. Les moyens ne manquent pas, mais ce sont les idées qui font cruellement défaut dans une wilaya pilote. Dans la foulée, on pointe du doigt les différents intermédiaires qui font flamber les prix au niveau du marché de gros, vu la faiblesse des rendements qui ont sérieusement touché l'Ouest algérien cette saison, le tout enveloppé dans une opacité totale, d'où cette flambée qui a fini par toucher tous les produits existants sur les étals des commerçants, y compris chez les vendeurs à la sauvette, qui sont constamment mis à rude épreuve par les services de police. Cette énième augmentation, et qui ne sera assurément pas la dernière, a touché les fruits et les légumes, les légumes secs, les viandes rouge et blanche, le poisson, les détergents… Le pouvoir d'achat de la troisième couche baisse de plus en plus, les produits de première nécessité ayant connu une hausse spectaculaire à l'exemple des pois-chiches, des lentilles et des haricots, sans compter la spéculation, comme au bon vieux temps. Au-delà de ces raisons, si l'on observe la courbe éhontée de la mercuriale, le marché ou les marchés sont totalement incontrôlables, avec une fluctuation des prix hors atteinte et dont le légume national, qu'est la pomme de terre, est cédé entre 40 et 50 dinars le kilogramme selon la qualité et le calibre, l'oignon à 50 DA, la tomate carrément à 100 DA, le poivron à 120 DA, les haricots verts à 200 DA, l'aubergine entre 120 et 140 DA, le concombre à 110 DA, la carotte à 45 DA et le navet à 80 dinars le kg. Les fruits, il vaut mieux ne pas en parler vu les prix affichées, spécialement les produits dits de premier choix à l'exemple de la pomme golden à 200 dinars, la banane à 150 DA, l'orange importée frauduleusement du Maroc à 150 DA, la fraise importée dans les mêmes conditions à 280 DA, des produits de luxe que la plupart des Algériens ne peuvent pas se permettre. Dans le chapitre des légumes secs, c'est la débandade, et ce, compte tenu d'une situation sociale sensible, l'anarchie ayant prévalu sur un pouvoir d'achat qui n'existe plus. Plusieurs produits ont été signalés comme étant indisponibles dans les divers commerces, et ce, vu les ruptures de la chaîne de distribution organisées par des barons intouchables. Par contre, chez certains commerçants, les légumes secs sont hors de portée des ménages : les pois chiches se monnayent à 180 DA le kilogramme, les lentilles à 170 DA, les haricots blancs à 180 DA. Quant aux pois cassés, leur prix varie entre 140 et 160 dinars. Une situation qui a fortement déstabilisé les cours des légumineuses. Il en est de même pour la viande rouge qui est cédée a 850 dinars le kilogramme et 700 dinars pour celle congelée made in India, qui est en plus de très mauvaise qualité. Le prix du poulet vidé, quant à lui, s'est envolé avec des prix qui varient entre 300 et 330 dinars le kilogramme. Enfin, le baromètre du pauvre qu'est la sardine est affiché à 400 dinars le kilogramme. Quant aux rougets, qui n'est pas largement commercialisé au chef-lieu de la wilaya, il demeure un fruit défendu et hautement cher pour les bas salaires. Un vendeur de poissons à la criée nous a dit : «C'est quoi 400 dinars pour vous le kilogramme de sardines, vous qui toucher 50.000 dinars et des rappels !» Bref, notre ami le vendeur a la sauvette, qui était un peu éméché, se trompe peut être de casquette. Peut-être, dans un certain contexte, que notre bonhomme dit vrai : c'est quoi 400 dinars le kilogramme de sardine pour un salaire de 50.000 dinars et des rappels. Que les bas salaires baissent la tète, surtout quand des responsables se font servir des fruits et légumes par camion entier. Le peuple, quant à lui, il est tout nu.s (Suite et fin) Manseur Si Mohamed