«Aucun acteur politique ne sera exclu des consultations si ce n'est, comme l'a dit le président de la République, les tenants de la violence que le peuple a bannis de la vie politique ». «Aucun acteur politique ne sera exclu des consultations si ce n'est, comme l'a dit le président de la République, les tenants de la violence que le peuple a bannis de la vie politique ». Déclaration émise, hier, par Abdelkader Bensalah, président de l'Instance de concertation sur les réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat dans son discours du 15 avril à la nation. En entamant, hier, sa première rencontre de concertations politiques avec le mouvement El-Islah, M. Bensalah a tenu à souligner qu'«aucune limite n'est posée au champ de la concertation» en précisant «si ce n'est le respect des constantes nationales et des composantes de notre identité». En déclarant qu'«aucun projet de texte ne vous sera imposé», en s'adressant à son interlocuteur d'El-Islah, M. Bensalah l'assure que «leurs vues, analyses, commentaires, suggestions et propositions seraient prises en compte dans les éléments du projet de révision de la Constitution et les amendements qui seront apportés aux textes législatifs, objets de la réforme». Celui qui a été nommé par le président Bouteflika pour mener ces consultations a exprimé ses promesses et avancé ses assurances à l'adresse de l'ensemble des partis politiques, dont ceux qui s'y opposent dont le FFS, le RCD et AHD 54 qui, lui, a annoncé, hier, son refus de prendre part dans un communiqué rendu public. S'agissant de la teneur de sa mission qui n'est pas des moindres au vu des objectifs escomptés pour répondre aux aspirations exprimées par l'opinion nationale portant sur la nécessité d'aller vers la réforme du régime politique du pays, M. Bensalah a tenu à préciser que son rôle sera le reflet de l'engagement «solennel», souligne-t-il, pris par le président de la République au cours de son intervention au Conseil des ministres en date du 2 mai. Inscrivant ses consultations politiques entamées avec le mouvement d'El-Islah – il recevra aujourd'hui le MSP – dans la cadre du «parachèvement de l'entreprise du renouveau national» et ce, «après la restauration de la paix et la relance de l'économie», M. Bensalah, en compagnie de ses deux assistants, Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, n'a pas manqué de s'exprimer sur les bouleversements en cours sur la scène arabe, qualifiant les mutations en cours «d'importantes», mais «parfois tragiques, mettant en péril la souveraineté et l'unité nationale» en référence à ce qui se passe en Libye. Et de relever par la suite que «le peuple algérien, qui suit ces évènements, avait lui-même des revendications en termes d'approfondissement de la démocratie et de meilleure gouvernance», rappelant que le président Bouteflika avait reconnu la «légitimité» de ces revendications. M. Bensalah a soutenu que «dans sa sagesse, le peuple algérien a opté pour un changement profond», et de préciser «mais un changement par la voie pacifique». Cela étant, si la classe politique et de surcroît l'opinion nationale sont sur la même longueur d'onde pour réformer le régime politique vers l'enracinement de la démocratie, il n'en demeure pas moins que des divergences à ce propos subsistent. Celles-ci semblent être la conséquence de raisons objectives et subjectives du processus politique du pays, de l'ère du parti unique, à l'avènement du multipartisme et du vécu de la décennie noire. Le rôle de la classe politique ayant été en effervescence à la veille d'un rendez-vous électoral pour y prendre part pour le boycott n'a pas été en mesure d'accompagner les mutations socio-économique de la société algérienne par laquelle s'édifient et s'organisent ses forces sociales pour porter son projet politique de société. Ce qui a été pour inscrire la vie politique du pays s'articuler sur des questions souvent d'ordre conjoncturelles et par conséquent il s'agit plus de réaction politique que de l'action politique. Ce qui semble d'ailleurs être à l'ordre du jour s'agissant de la question des réformes politiques que des acteurs de la classe politique les placent au degré du seuil de leur formation politique en détriment du seuil partagé par tous, puisqu'il s'agit d'une approche relative au devenir du pays sur fond des mutations en cours sur le plan international dont la scène arabe. Et c'est à ce niveau là que devrait se concentrer l'ensemble des acteurs politiques du pays pour consentir des efforts de part et d'autre pour l'accompagnement du pays vers des réformes politiques qualifiées de «profondes» via une voie sereine, l'ultime garantie pour atteindre le bon port. Karima Bennour