A propos de la révision de la Constitution, Maître Farouk Ksentini, président de la Commission des Droits de l'homme, estime qu'il faut améliorer l'article 70 pour que l'ANP, aussi, soit déclarée gardienne de la Constitution. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il souligne le rôle fondamental de l'armée. Le président de la République est le garant de la Constitution et l'armée est la gardienne de la Constitution, dit-il. L'agrément des partis ne doit faire l'objet d'aucun obstacle, fait-il remarquer concernant la loi sur les partis. Maître Ksentini regrette que des personnalités invitées par la commission de consultation aient refusé de participer. Il estime qu'il ne faut pas diaboliser le pouvoir, au contraire quand il veut faire avancer les choses, il faut l'encourager, ajoute-t-il. Sur la question de la justice, il fait observer qu'elle a besoin d'être revue et corrigée. Il rappelle que rien n'a été fait après le rapport Issad. Le justiciable algérien a le droit d'avoir une justice de qualité. Le recours à la détention préventive est un abus qui continue, c'est devenu une règle, la loi dit «présomption d'innocence» et on applique la présomption de culpabilité. Farouk Ksentini a abordé la question de la santé qui n'est pas un secteur sinistré, dit-il. La santé est un droit conféré au citoyen, fait-il remarquer. Il faut augmenter les dépenses de santé publique et revaloriser les salaires des médecins et des paramédicaux. Autres thèmes traités par Maître Ksentini : les migrants dont il faut préserver la dignité et la sécurité, contrairement à ce qui se fait dans les pays européens, il fait observer que les flux migratoires passent par l'Algérie ; les rapports faits par les étrangers qui sont très sévères à notre encontre, dit-il, sur la situation des droits de l'homme en Algérie, il trouve que cette sévérité est injustifiée et il l'explique par le fait que les renseignements qui leur sont transmis sont incorrects ; sur les mesures de dépénalisation du délit de presse et de dépénalisation de l'acte de gestion, il faut attendre les textes, dit-il, pour se prononcer ; les déportés du Sud qui seraient entre 15 000 et 30 000 doivent être indemnisés et rétablis dans leurs droits, estime-t-il.