Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, l'avocat Miloud Brahimi a expliqué les propositions qu'il a faites devant la commission de consultation présidée par Abdelkader Bensalah. Il estime que la Constitution est la mère des réformes. Le but des réformes, dit-il, est l'instauration de la démocratie qui comporte, selon lui, deux aspects, l'un technique, consistant en les élections et l'autre éthique (le respect des droits) constituant ce qu'il appelle un bloc constitutionnel que personne n'a le droit de toucher et qu'il faut mettre à l'abri des aléas des élections. Il rappelle qu'il a proposé de s'inspirer du modèle turc avec un retrait de l'armée de la vie politique mais laquelle fera appel une instance (à définir) en cas d'atteinte au bloc constitutionnel. Il intègre dans ce bloc constitutionnel, l'égalité en droits des femmes avec les hommes. A propos de la religion, il rappelle qu'il a proposé l'amendement de l'article 2 de la Constitution qui deviendrait : l'Islam est la religion officielle de l'Etat, c'est-à-dire que l'Etat n'a pas le droit d'intervenir dans cette sphère privée des convictions et croyances personnelles. Concernant la justice, il fait remarquer que c'est le seul secteur de la vie publique qui est basé sur le droit à l'erreur. C'est le moment, dit-il, de réfléchir à une structure d'écoute qui permette au justiciable de se protéger de sa justice, car, explique-t-il, le droit à l'erreur devient un droit aux errements. L'avocat a parlé de la dépénalisation de l'acte de gestion en faisant remarquer que cette mesure prise par le président de la république a été accueillie avec espoir par les cadres de la nation, mais, avertit-il, le projet qui en traite et qui va être présenté à l'APN (Assemblée populaire nationale) ne contient pas la dépénalisation puisqu'il ne mentionne pas explicitement son abrogation, le remède est pire que le mal, ajoute-t-il. Me Miloud Brahimi suggère à la commission des lois de l'APN de l'entendre à ce sujet. Autres thèmes abordés par Me Miloud Brahimi : la peine de mort, il est pour son abolition en intégrant cette abolition dans la Constitution ; la Cour pénale internationale, il suggère que l'Algérie adhère à la Convention de Rome ; enfin, la question de la reconnaissance de la paternité des enfants nés hors-mariage, pour cela il faut changer la loi, dit-il.