La plupart des médias italiens ont souligné hier le désaveu infligé à la coalition du centre-droit, au pouvoir en Italie, par les électeurs italiens au quadruple référendum la veille. Les médias ont d'abord mis en valeur l'affluence massive de l'électorat qui a abrogé à plus de 94 % des voix les quatre lois proposées par le gouvernement de Silvio Berlusconi, sur le retour du nucléaire, la privatisation de l'eau et ses gestions ainsi que l'immunité pénale des membres de l'exécutif tant qu'ils sont en poste. La Reppublica évoque « une rébellion large et consciente, qui, après la défaite de la droite dans les grandes villes, accélère la fin du berlusconisme, désormais bloqué et vidé de toutes ses énergies politiques ». De son côté, Il Fatto Quotidiano souligne que le chef du gouvernement, « renversé par le vote populaire, minimise, espérant en des temps meilleurs, qui cependant ne peuvent être que pires ». La Stampa qui attribue la victoire aux électeurs et non pas à l'opposition de gauche, parle d'une « colère et d'une espérance infinies ». Pourtant, le leader du parti démocratique, (gauche) Pier Luigi Bersani, cité dans Il Tempo, appelle Berlusconi à démissionner après la claque subie. « Maintenant tu démissionnes », réclame Bersani, relevant « le divorce entre le gouvernement et le pays », après cette large défaite et celle d'il y a quinze jours aux municipales de la droite. « Le succès des référendums a servi à mettre le feu aux poudres sur une politique de stagnation dans le cadre d'une économie également stagnante », analyse pour sa part le journal économique Il Sole 24 Ore. Cependant, Il Giornale, de la famille du Premier ministre, minimise la défaite, estimant que « la peur a vaincu », en allusion au nucléaire. « Ceux qui pensent que cela a été le coup de boutoir au gouvernement se trompent », écrit-il. Or, cette assurance n'est pas partagée par le ministre de la Simplification législative, Roberto Calderoli, de la Ligue du Nord, parti allié à Berlusconi, qui a affirmé, « en avoir marre de prendre des claques», dans l'Unita.