Dans les conditions du déroulement du processus de concertation, il y a un certain malaise qui est dû à l'absence de transparence. Tout se passe comme si le pouvoir a décidé unilatéralement du contenu de la concertation et qu'il décidera également du contenu à donner à l'achèvement de ce processus. Pourquoi pas un débat ou plutôt des débats publics pour donner une certaine crédibilité au fait que le pouvoir veut réellement des réformes qui porteront la marque d'un consensus. Il n'est pas demandé au pouvoir d'aller jusqu'à l'acceptation de l'euthanasie politique mais qu'au moins, il y ait des réformes qui apportent du changement. Il est quand même évident que des réformes sont nécessaires, ne serait-ce que parce qu'il faudrait bien savoir pourquoi l'économie n'est jamais relancée, que la confiance entre les institutions n'est pas des meilleures, que la violence n'est pas éradiquée ; ceci comme préalables à la réflexion sur le contenu à donner aux réformes. Pour le moment, sans entrer dans les détails, on peut faire le reproche que le dialogue ne soit pas logé dans le tube cathodique. Il est SDF, n'ayant pas trouvé refuge dans les enceintes des deux chambres parlementaires. Tant que la majorité appartenant à l'Alliance se donne pour seules missions de donner une légalité législative aux décisions de l'Exécutif, et de condamner l'opposition à son impuissance législative, nous pourrions soutenir que nous n'avons pas de Parlement. Le débat n'existe pas, l'adresse de résidence du champ politique est inconnue. Dans ces conditions, le pouvoir peut tout faire, tout dire...