Le verdict rendu dans l'affaire Matoub est contesté, pour différentes raisons, par les accusés et la famille du défunt. Le comité de soutien de Malik Medjnoun, condamné par le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, lundi dernier, à 12 ans de réclusion criminelle pour «adhésion à groupe islamiste armé et participation et complicité d'assassinat» dans l'affaire de l'assassinat du chantre de l'amazighité, Lounès Matoub, sollicite l'intervention des instances internationales pour le «ré-examen» du dossier par l'instance judiciaire en charge. Ainsi, après la famille du chanteur, Malika, la sœur, et Na Aldjia, la mère, et l'avocat de l'autre accusé dans cette affaire, Abdelhakim Chenoui, c'est au tour du second mis en cause, Malik Medjnoun, accusé lui aussi d'«adhésion à groupe islamiste armé et complicité dans l'assassinat de Lounès Matoub», par la voix de son comité de soutien, vient de contester le verdict. Un verdict «rendu à la hussarde, ne reposant sur aucun élément palpable susceptible de prouver la culpabilité des deux accusés», lesquels, pour rappel, étaient en détention préventive durant près de douze longues années. «Le procès juste et équitable demandé la veille de sa tenue n'a pas eu lieu pour notre frère innocent Malik Medjnoun», lit-on à travers le communiqué rendu public, hier,, par le comité de soutien. «Devant cette situation dangereuse, nous interpellons les instances internationales à travers des ONG de défense des droits de l'homme, afin d'user de leurs compétences pour interpeller le président de la République, premier magistrat du pays, à intervenir pour réétudier l'affaire de Malik Medjnoun et faire toute la lumière sur l'assassinat de notre idole Lounès Matoub», notent les rédacteurs du document. «La justice algérienne vient de prouver son incompétence, après une gestion catastrophique du dossier de Malik Medjnoun», estiment les mêmes rédacteurs du document pour qui, le procès est une «mascarade judiciaire qui n'honore guère la justice algérienne». Et de s'interroger notamment sur le fait qu'aucun membre du jury n'ait soufflé mot quant à la demande, par la famille Matoub, d'une véritable enquête. Lundi dernier, le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a condamné les deux accusés à douze années de réclusion criminelle pour «appartenance à un groupe terroriste et complicité d'assassinat». Un verdict, estime-t-on encore, prononcé pour «couvrir» les années de détention préventive passées derrière les barreaux.