Les pays du G7 ont dépêché leurs ministres des Finances pour une réunion en Corée du Sud, hier, dont l'ordre du jour est de calmer les esprits et d'apaiser les tensions nées autour de la question de la manipulation des taux de change que les économies en crise ont commencé à opérer afin de favoriser une dynamisation de l'activité économique, dont les exportations. Un procédé, devenu presque une règle du marché depuis la dernière crise mondiale, et qui s'est fait dans l'ignorance de la réalité du marché international et des effets qu'il pourrait générer sur l'économie mondiale dans son ensemble. L'objet concret de cette réunion en Corée du Sud est de sortir avec un document portant une déclaration qui engage les pays du G7 et, au-delà, du G20, à se garder de toute dévaluation volontaire de la monnaie à des fins compétitives, laissant le soin au marché de déterminer, désormais, le système de taux de changes. Les pertes subies par les places financières mondiales la semaine écoulée ont sérieusement entamé le moral des opérateurs mondiaux et écorné, de nouveau, leur confiance quant à la capacité des Etats à endiguer les crises financières qui les secouent. Des crises qui consistent dans de gigantesques déficits budgétaires et des dettes publiques incommensurables qu'il est question de réduire. Ce débat inter-Etats, dont l'enjeu se monte en milliers de milliards de dollars, ne manque pas de susciter de vives tensions, dont celles actuelles sur la dette dans la zone euro. Le monde des finances s'est d'ailleurs réveillé hier, choqué par la décision de l'agence de notation Standard&Poor's (S & P) de baisser la note de la dette américaine qui se retrouve à un niveau de solvabilité inférieur (AA+) à celui auquel elle était classée à savoir le triple A (AAA). S&P motive sa décision par ce qu'il considère comme des solutions insuffisantes les dernières préconisations de sortie de crise prise par Obama. L'agence a rendu publique la décision au moment où toutes les places boursières étaient fermées suite à une semaine tumultueuse qui s'est soldée par des pertes de 2 500 milliards de dollars. Ce qui accentue davantage les incertitudes et risque d'aggraver la crise. Aujourd'hui, la finance mondiale doit gérer deux situations aussi complexes l'une que l'autre, à savoir la crise financière américaine et sa propagation actuelle dans la zone euro où la quasi-insolvabilité de certains pays n'arrange guère les choses. Comment réagira le monde lorsque de grandes économiques mondiales se déclareront en défaut de paiement ?